Pendant qu’aux Etats Unis, en Angleterre et dans d’autres pays d’Europe (je pense à l’Allemagne) des groupes émergeant proposent une autre manière de concevoir la musique, de l’enregistrer, en France, le décollage d’une réelle entreprise de démarquage à l’égard des modes de distraction pour la jeunesse, désormais révoltée et pas mal contestataire, semble se faire attendre. Si en France les amateurs de jazz ont pu avoir leur révolution musicale avec la New Thing (même si cela reste marginal sur le plan du succès commercial), pour le rock et ce qu’on appelle déjà un peu la Pop cela reste quasiment inexistant et plus que confidentiel.
Si on consulte les revues de l’époque, peu de groupes français nouveaux sont signalés et encore moins, s’il en existait, de ceux qui auraient répercuté, dans leur musique ou leurs discours, les expériences naissantes après ce Mai de tous les possibles (vite enterrés). En fait il y avait déjà quelques musiciens marginaux, peu visibles qui, de ci de là, jouaient dans des configurations et des lieux non institutionnels. La première apparition de Red Noise, par exemple, semble avoir eu lieu pendant l’occupation de la Sorbonne et nombre de groupes ou musiciens, encore peu ou pas connus, ont les oreilles qui se tournent vers des contrées et rivages où les possibilités d’expression semblent moins bridées par les labels, distributeurs et organisateurs de concerts. Pourquoi dès lors ne pas tenter l’aventure et créer des façons de distribuer et de promouvoir d’autres musiques, d’autres sons, d’autres conceptions du rapport de la musique (non commerciale) au reste de la société ? LIRE LA SUITE