Saint-Pierre-et-Miquelon (2e Semaine des Îles)

Publié le 07 octobre 2009 par Julieng

C’est la Deuxième Semaine des Îles sur GSS, ce qui signifie que nos articles parlerons tous d’îles. Pendant environ une semaine !

Parmi les dernières traces de l’immense empire français d’Amérique du Nord, on trouve les îles qui constituent la collectivité d’outre-mer de Saint-Pierre-et-Miquelon, située à 25 km des côtes de la province canadienne de Terre-Neuve.

L’archipel est constitué de 8 îles, mais seules celles de Saint-Pierre, de Miquelon et de Langlade sont habitées de nos jours. On trouve toutefois des traces de populations sur les autres îles qui remontent au 16e siècle, et peut-être plus tôt. La propriété des îles a souvent changée de mains entre l’Angleterre et la France, jusqu’en 1815 où la France s’y établit définitivement.

Saint-Pierre héberge la capitale (du même nom) de la collectivité, et la plus grosse partie de la population – environ 5.500 personnes. Le territoire comporte aussi cinq îles bien plus petites au large de ses côtes nord et est.

La côte de Saint-Pierre est dominée par la Maison des Douanes et la Place Charles de Gaulle où le drapeau tricolore s’élève tous les 14 juillet.

Miquelon-Langlade est constitué des deux îles qui composent son nom, aujourd’hui reliées par un banc de sable de 12 km appelé La Dune, dont la formation est attribuée – d’après les légendes locales – aux quelques 500 bateaux qui se sont échoués dans cette zone.

Malgré leur grande taille, ces deux îles sont habitée par moins de 700 personnes pour Miquelon, tandis que les derniers résidents permanents de Langlade sont décédés il y a quelques années (mais de nombreux insulaires y conservent une résidence secondaire).

Le banc de sable protège aussi le Grand Barachois – un lagon de Miquelon qui abrite une colonie de phoques et d’autres espèces sauvages.

La collectivité s’est révélée parfois embarrassante pour le Canada. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, le Canada a voulu envahir les îles quand elles furent suspectées d’assister les sous-marins allemands. Plus récemment, un conflit sur les droits de pèche a dû être résolu par la Cour Internationale qui a donné à la France l’exploitation des territoires autour des îles en plus d’un corridor de 19 km de large s’étendant sur 370 km vers le sud.

Pour garder la pèche comme une activité traditionnelle, le gouvernement a construit Les Salines – des bâtiments où les pécheurs peuvent garder leurs bateaux et gérer leurs pèches.

Notons que Saint-Pierre-et-Miquelon est le seul endroit d’Amérique du Nord où l’euro est la monnaie officielle1, et que pour maintenir la qualité des baguettes, de la farine française y est spécialement importée!

Les îles connurent quelques moments historiques: en 1889 un condamné pour meurtre y est devenu la seule personne jamais guillotinée en Amérique du Nord, et de 1920 à 1933, elles connurent une grande période de prospérité économique grâce au trafic d’alcool pendant la prohibition aux États-Unis.

Merci à Rob Shostak, Thomas Paul et Josh Simons.


  1. Les dollars canadiens y sont aussi largement utilisés. ↩