Magazine Blog

Mini Conte De Fées, Maxi Bienfaits.

Par Mélina Loupia
Je prie mon lectorat de bien vouloir excuser et le retard pris et  le mystère de ce qui va suivre. En effet, compte tenu de ce qui est arrivé et qui va en découler, je suis dans l'incapacité, aujourd'hui, d'en dévoiler le contenu par le menu. De plus, en outre et par ailleurs, j'ai tellement le cerveau bourré d'images, de son et de lumières que seul mon coeur est capable de tenter d'analyser les faits passés sur les dernières 24 h. Et le coeur, c'est bien connu, c'est ni raisonné, ni raisonnable. Mais voici ce qu'il me dicte. Angoisse au premier coup de téléphone m'invitant dans un endroit somptueux accompagnée de Copilote. Bah oui quoi, j'ai rien à me mettre de classieux, et pourtant, vais devoir y aller, hors de question de foutre une jupe qui va tourner 15 fois par heure avec un collant qui va gratter et filer à cause des pieux que j'ai aux mollets. Du coup, est-ce que mon vieux treillis et mes Doc's vont plaire à l'endroit? Et qu'est-ce qu'il fout Copilote bordel? Heureusement, j'ai osé demander à Maman de monter garder les enfants qui sont ravis de passer la soirée sans moi qui hurle 24 fois " Les-mains-les-dents-les-draps". Je ne sais pas qui ni ce qui m'attend là-bas. Copilote a fait baver ses collègues " L'enfoiré, il va se taper la cloche dans le restau le plus chic de Carca que toutes les stars y vont." Je mets des centaines de visages sur les 2 noms de nos hôtes. A sa voix au téléphone, j'imagine la journaliste plutôt aussi grande que moi et à peu près blonde. Quant au photographe, je finis par le stéréotyper immense, hautain et en retrait. Alors que je me présente auprès du tavernier en toque, et qu'il me rétorque que "Ah oui, bien-sûr, bonsoir, bienvenue ils vous attendent", son doigt désigne ce que je vois dépasser de 2 têtes. Brunes. Normales. Elle est grande, filiforme, brune et deux billes azur me sourient autant que sa bouche. Elle m'embrasse et se présente, je fais de même, la chamade au coeur. Il n'est pas immense, semble rentrer de la plage et a osé les même baskets que copilote, le même jeans. Tout va bien. Je goûte un Corbières trop jeune et le cahier de notes fait son apparition. Les garçons finissent par changer de place et se mettre face à face, l'un à l'anis, l'autre au petit rouge. Elle et moi, on nous tient plus. Deux pies. Moi qui jacasse ce qu'elle écrit. Les réponses amènent d'autres questions. Le personnel qui visiblement n'était pas là pour la nuit nous presse commercialement de passer à table, dans le camp des gentils non-fumeurs. Trois serveurs sont sensés être à nos petits soins, un seul le sera vraiment. J'ai choisi un menu tout poisson, à la carte, ainsi que me l'avait conseillé l'instigateur de la rencontre. Si je n'ai pas forcément versé la larme de jouissance tel le nourrisson au sein de sa mère, la délicatesse, la présentation, le Minervois, la fille, le garçon et Copilote ont fait le reste. Rendez-vous est pris pour finaliser l'interview le lendemain, sur le parking d'un supermarché. Retour riche en discussion conjugale. Estomac capricieux et défilés d'images, de mots dans ma tête jusqu'au petit matin. Retrouvailles entre 10 et 11 sur le fameux parking qui jadis accueillit Cariolette et moi, à durée déterminée. Décision de ne pas faire l'honneur à l'enseigne de faire parler d'elle, mais plutôt d'aller voir la concurrence. Une fois garé, c'est Nicolas qui sera témoin de la starisation de sa maman, alors que, bousculé par un judoka en herbe, l'infirmière intérimaire du collège m'avait prestement demandée de le récupérer. Elle sort de la voiture de location et me propose de faire mes courses, puisqu'on était là. J'accepte avec une joie immense. L'oeil masculin décide de jouer son rôle dans la situation et nous laisse prendre de l'avance et 2 chariots pendant qu'il va se taper un petit noir au comptoir. Nicolas nous suit, boitillant du bras. Les chariots bondés pour la circonstance et typiques de ceux d'une mère de famille à trio, c'est au tour du photographe, dopé de caféine, de déployer son art. 20 minutes de rêve. Debout, pause, jambes croisées, décroisées, profil, face, grand sourire, main sur la hanche, négligeante , mèche rebelle vissée derrière les oreilles, encore une, le cul en équilibre sur chaque chariot, mise en scène des victuailles, du livre, du lieu. Les clients du parling interloqués, Nicolas hilare, elle pressée, moi qui comprends que leur avion, ils l'ont déjà loupé. Retour à la maison avec cette fois-ci mes invités parisiens. Dans la voiture, j'avertis rapidement Copilote qu'on sera 2 de plus à table, mais qu'il se tracasse pas, j'ai fait les courses et j'ai tout ce qu'il faut pour bonne ripaille. Au fur et à mesure que j'entraînais dans ma course les touristes, j'imaginais quel regard avaient-ils sur le paysage qui défilaient sous leurs yeux, de chaque coté de la départementale défoncée, si la débauche de vignes chamarrées, de vert virant au jaune tournant à l'ocre et agonisant au rouge ne leur donnait pas le vertige ou si la fuidité du trafic ne les angoissait pas de trop. L'apéro local leur a été servi sur la terrasse, avec vue sur la vallée à 180 degrés. Pendant que le civet de sanglier et les cèpes finissaient d'exprimer leurs sucs, Copilote et moi jouions aux guides touristiques, et agents immobiliers. Le photographe cherchait dans le fond de son verre le meilleur angle pour prise de vue à domicile, ayant professionnellement repéré les lieux. La journaliste semblait savourer ce moment hors du temps. Copilote a discrètement joué les hôtes irréprochables. Il avait fait manger les enfants avant nous, avait préparé les repas, débouché un cru du coin. C'est après le petit expresso digestif que la séance photo a repris, avant le grand départ. Photo de groupe traditionnelle, avec et sans moi, oreilles d'ânes comprises, la totale de l'au revoir en clichés numériques. Comme la chance technologique semble me bouder, il va de soi qu'il m'est actuellement impossible d'ajouter cette pièce au dossier écrit. Et pourtant, j'ai enfin récupéré Marilion, vide et visiblement pas au mieux de sa forme. Quand les têtes ont à nouveau disparu sur le chemin de service, nous sommes tous rentrés, et avons entamé la mise au placard du contenu des chariots, rangé la maison, pris un café sur la table du salon et nos portables sur nos genoux. Les enfants sont allés continuer leurs parties de jeux électroniques laissées en pause pour l'occasion. Les chats sont remontés sur leurs chaises respectives. Placenta a continuer de diffuser ses programmes insipides. J'ai fni par m'endormir sur Ténérife. Les nouilles et le jambon ont enfin retrouvé nos assiettes le soir venu. Les voisins sont venus boire le café pour voir le match. Alors que je m'approche des bras de Morphée, je réalise tout en douceur combien ces 24 heures ont été intenses même si d'une simplicité déconcertante. A tel point que je n'ai pas demandé de détails techniques concernant l'interview, la date de la parution du papier, quelles photos auront été choisies, photos que je n'ai même pas pensé à regarder. Ce qui me souciait le plus, c'était l'incertitude de l'arrivée chez eux de mes invités qui avaient été mes hôtes. Elle m'a rassurée par SMS dans le courant de la soirée, nous a remerciés de la journée et du déjeuner pris ensemble. Je lui ai retournée le compliment, ainsi que mes bizettes. Une journée finalement comme les autres, comme celles qu'on peut passer entre amis auxquels ont veut tout montrer, tout dire. Nous  avons dit, leur avons montré. Ils nous ont écrit, ils nous sont capturés. C'est le résultat qui prouvera que j'ai vécu un mini conte de fées, avec de maxi bienfaits. (Daph', Romjé, Copilote, Jérémy, Nicolas, Arnaud, Maman, merci de m'avoir permise d'être dans la lumière, avec toute l'ombre dans laquelle vous êtes restés. Irrempe et Didier, les colis ont trouvé leurs destinataires, vivement que j'accueille les expéditeurs...)

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Mélina Loupia 93 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Dossier Paperblog