Erika

  
Décembre 99 : Joyeux Noël profitez sans compter

Des 20.000 tonnes de fuel qu’ils ont distribuées

A l’attention de côtes on ne plus gâtées

Par un cauchemardesque imposant raz-de-marée.

Le temps a passé mais ceux qui y étaient

Ont encore le souvenir de tristes sols inondés,

D’une faune mazoutée et d’une ignoble marée

Insoutenable à l’œil, au nez et au toucher.

Des gants, des bottes et des heures à patauger
Dans une soupe visqueuse écœurante étalée,

Répandue et collée, infiltrée tartinée :

C’était un vrai enfer faudrait pas l’oublier !

Le grand Sud-ouest au complet est concerné

Et les élus d’accord se sont tous rassemblés

Pour encaisser les fameuses indemnités

Que Total digère tellement mal de payer.

Autant dire que ça promet et que ça va donner

Et qu’on parlera d’argent et aussi de sécurité,

Et d’animaux décimés, de plages polluées,   

De gros tas de pognon et de responsabilités.

L’obstiné pétrolier a bien sûr fait appel :

Les côtes sont nettoyées et la nature est belle,

Et des avocats pourris au parfum de poubelle

Chipotent en procédures aussi vaines que rebelles.

Enfoirés partenaires de pollueurs outranciers,

Ultra je m’en foutiste et tous bien cramponnés

A des tonnes de bénéfices toujours plus éhontées

Et d’indécents salaires pour salir et abimer.

Ce n’était pas une callgirl mais le nom d’un bateau

Et d’une grosse catastrophe vécue dix ans plus tôt,

Pétrolier naufragé pour un procès sur l’eau

Qui insiste aujourd’hui sur le ‘préjudice écolo.’

Marée noire gratinée pour requins bien entrainés,

Mais quoi qu’ils disent ou fassent l’Erika doit payer !

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