Pour finir ma première visite au Grand Palais, trois découvertes.
Je devrais sans doute connaître, mais je ne connaissais pas Nancy Wilson-Pajic, Américaine de 66 ans qui vit à Paris. Françoise Paviot (B61) présente un ensemble de quatre photos (un peu sur ce mode) datant du 2 Janvier 1972, où l’artiste pose gauchement à côté de l’arbre de Noël en prenant quatre rôles féminins stéréotypés, chacun dans un habit différent : le bon parti, la femme au foyer, la matriarche et la “career woman”. Le dernier rôle est-il une libération, une victoire (comme le texte d’accompagnement, qui doit aussi dater de 1972, le dit)? Ou bien est-ce une soumission à d’autres contraintes, un autre stéréotype ? Je lisais dans Le Monde le matin même la proposition qu’un jour chaque année les 3.5 milliards de femmes sur terre ne se lèvent pas le matin, restent au lit toute la journée. Fin de la digression.
Je connaissais les installations in situ de Kawamata (tout nouveau professeur à l’ENSBA), qu’on aurait dû voir là, et j’ai beaucoup aimé sa si modeste maison dans le ciel à Bâle, mais j’ignorais ses petites constructions murales, visibles chez Annely Juda (C41), dont le staff est par ailleurs parfaitement incapable de parler du travail de Kawamata avec intelligence. Une des maquettes représente la cathédrale de chaises qu’il édifia à la Salpêtrière en 1997, celle ci-contre son projet pour la Cité de l’immigration. C’est un assemblage patient et minutieux de tout petits bouts de bois, aussi fragile que l’installation finale.
Enfin j’ai découvert chez Claudine Papillon (C64, à l’étage) une rangée de 60 unités de Javier Perez, qui passe de l’œuf au visage d’homme, puis retournent à l’œuf. Le visage vieillit, se ride, ressemble, au centre, à un masque mortuaire, puis rajeunit, redevient lisse, perd peu à peu ses traits, se minéralise et retourne à l’œuf originel. Grave et beau.
Pour finir, comme je suis certain que tous les lecteurs de ce blog sont des personnes de qualité, je suis persuadé qu’aucun d’eux ne dépensera 249 euros pour acheter une machine permettant de tatouer les cochons et “Make your own Shit”, accompagnée d’un ballon à l’hélium marqué Wim. Trop, c’est trop. Ce paragraphe aurait dû logiquement appartenir à un précédent billet, mais, à la dernière minute, l’insanité de la juxtaposition de cette image (cliquez pour plus d’infos) avec celle d’Edouard Levé m’a fait le retirer.
Photos de l’auteur, excepté la dernière, scannée depuis la revue de la galerie en question.
Eh, c’est le 700ème billet sur mon blog !