Pour bien comprendre mon article d'hier, il faut lever un « obstacle épistémologique », si j'ose dire : la confusion entre l'homosexualité, d'une part, et le lobby gay, de l'autre. L'OPA du second sur la première a été si bien réussie que l'on ne se pose plus guère la question, nécessaire pourtant, de sa légitimité. Elle est nécessaire car en l'absence de faits objectifs établissant que le lobby gay est bien représentatif des homosexuels, on ne peut décemment considérer que ses revendications les engagent.
Par exemple, la double revendication du mariage et de l'adoption pour les couples de même sexe (l'interdiction actuelle de la seconde étant jugée discriminatoire par la Halde). On répète souvent que l'homosexualité a toujours existé. C'est vrai. En revanche, l'existence d'un lobby politique demandant l'alignement du droit commun sur ses revendications est une chose nouvelle. C'est bien cela que je dénonce. Je glorifie assez l'héritage de la Grèce et de la Rome antiques pour ne pas ignorer certaines pratiques qui y avaient court. Mais il est singulièrement malhonnête de mettre sur le même plan les situations antique et contemporaine. C'est cette dernière seule qui est mortifère.
Roman Bernard