La maison du magicien
Mary Hooper
« C'était là ma vie, et je n'en avais pas une bien haute opinion »
Avec l'aide de sa mère, Lucy, jeune gantière, s'enfuit loin de la violence de son père. Le hasard la porte dans la maison du Dr Dee (personnage ayant réellement existé), magicien et conseiller personnel de la Reine Elizabeth 1ère. Lucy va alors se retrouver au cœur des intrigues de la cour et porteuse d'un lourd secret.
Après l'excellent titre La messagère de l'au-delà, je me réjouissais de découvrir le nouveau livre (une trilogie !) de Mary Hooper qui possède l'intelligent savoir de mélanger Histoire, suspense et fiction. Si en plus, elle y ajoute une pincée de magie savamment dosée, cette lecture avait tout pour me plaire.
Malheureusement, je me suis ennuyée. Je n'ai pas trouvé le personnage de Lucy intéressant. Certes, elle correspond au portrait d'une jeune fille pauvre sans instruction de l'époque mais il lui manque, à mon goût, de la profondeur. La période historique troublante choisie pour toile de fonds se prête à merveille au jeu du suspense mais l'alchimie ne prend pas. La construction bien trop classique du roman nous laisse entrevoir la fin rapidement.
J'ai par contre bien apprécié la manière, toujours élégante, de l'auteure de fondre les fascinants détails historiques du quotidien dans une plume alliant style et accessibilité Sans oublier le glossaire de fin drôle et instructif. Savez-vous qu'un « posset » est « une boisson chaude légèrement épicée à base de lait caillé et de bière (plus rarement de vin de Bordeaux) », qu'un « vain » est « un vaniteux » et qu'un « vertugardin » est « un bourrelet que l'on fixait sous la jupe pour la faire bouffer autour des hanches. »?
Ah ! Je vous vois venir ! Vous vous dites : « incroyable ! », une époque
où les femmes se rajoutaient des bourrelets ! Elles en avaient de la chance ! Oui mais sachez Mesdames que la majorité d'entre elles n'avait non seulement jamais vu de livre à part la Bible, mais ne savait pas lire. Je n'oserais m'avancer pour vous mais il est clair que mon choix est fait : je préfère avoir des
bourrelets naturels à la dizaine plutôt de manquer de littérature ;-)
Un avis plus enthousiaste, celui de Clarabel