Comme pour toute transaction, une histoire utilisée en storytelling des organisations n’acquiert une forte valeur que parce qu’elle est rare.
Le « ce qui est rare est cher » reste l’une des bases de l’économie (oui, il y en a encore !).
Et le storytelling est bien une transaction (sans mouvement d’argent, en général) entre l’émetteur de l’histoire racontée et son récepteur. Alors voilà.
De l’information, une charge émotionnelle : les ingrédients sont là pour en faire un élément narratif central.
Mais, mais, mais… Avant lui, les patrons des principaux constructeurs automobile américains avaient déjà fait de même, tout comme le patron d’AIG (l’assureur sauvé par des fonds publics au pays du libéralisme !), ou encore Steve Jobs, d’Apple, ou encore Eric Schmidt, de Google.
Ce qui est rare est cher : cette histoire ne l’étant pas, elle n’a que peu de valeur à offrir à des auditeurs.
A moins de placer cet élément dans une autre histoire, dont il ne serait qu’un composant parmi d’autres, au service d’un message.
A manier avec délicatesse.
Pour Oracle en tout cas.
Car il y aurait encore un autre problème. Larry Ellison était jusque là le deuxième patron le mieux payé des Etats-Unis -il avait perdu la place de leader par rapport à l’année précédente, mais bon peut-être a-t-il maintenant rejoint son devancier, passé comme lui à 1 dollar ! Larry Ellison avait cette année là gagné plusieurs centaines de millions de dollars en stock-options, et est au passage propriétaire de plus de 20 % d’Oracle.
Larry Ellison est même classé par Forbes, 4ème homme le plus riche du monde (fortune évaluée à plus de 20 milliards de dollars).
Avoir une bonne histoire, ou seulement un bon ingrédient d’une histoire ne suffit pas : il faut aussi de la légitimité et de la crédibilité.