(REFLEXION)
Il était une fois une France de droite UDF-RPR et une France
de gauche PS-PC.
La droite a remporté des victoires 74, 78, 86, 93, 95.
La gauche a remporté les siennes 81, 88, 97.
Et puis Chirac a fondé une révolution en créant l'UMP,
fédérant l'UDF et le RPR. L'UMP a gagné 2002 aux présidentielles et aux
législatives. En 2007, pour la première fois depuis 1981, la majorité
législative et présidentielle a été reconduite : la révolution était faite.
La ligne directrice de Nicolas Sarkozy est de continuer à fédérer la droite en l'élargissant sur la gauche avec l'ouverture et sur la droite en amalgamant Villiers et consort mais aussi l'électorat Front national.
À ce stade, quatre questions se posent :
Quelle est sa logique ?
Est-ce efficace ?
Quelle est l'alternative ?
Y a-t-il des conditions de réussite ?
Quelle est sa logique ?
L'idée est :
- faire le meilleur premier tour possible ;
- remporter le second tour grâce à l'avance prise au
premier.
Quand un camp connaît une multiplicité de candidatures, il
ratisse large. C'est-à-dire que plus l'offre (électorale) est diverse, plus les
électeurs trouvent "une chaussure à leur pied", un candidat qui leur
convient suffisamment pour qu'ils se déplacent aux urnes et mettent un bulletin
en sa faveur. Au second tour, le candidat de ce camp peut s'appuyer sur les
nombreuses voix qui sont aller nourrir les candidatures concurrentes et
non-adverses, d'autant plus que ces candidats concurrents accepteront de
soutenir, de se reporter, d'investir le premier d'entre eux.
Cette stratégie comporte deux limites. Premièrement : encore
faut-il être au deuxième tour ! En 2002, la division de la gauche a affaibli le
score de son premier candidat (Lionel Jospin) au point qu'il n'était pas au
second tour. Deuxièmement, pour être en tête de son camp, il y a lieu de
critiquer les candidatures concurrentes ; à force de critiques, on sort en tête
mais on risque de s'être mis à dos une partie vitale des électeurs. Ce fût le
cas de 81 et 88, la droite a fait le meilleur score cumulé du premier tour et a
perdu le second.
Aussi, la solution Sarkozy, dans la filiation de Chirac
2002, consiste à fédérer son camp avant que ne se déroulent les élections ;
ainsi, le candidat de la droite sera immédiatement propulsé dans un combat
électoral de deuxième tour.
cajj