L'avers et le revers d'une même pièce

Publié le 07 octobre 2009 par Roman Bernard
Conformément à mes attentes, la « libéralosphère » et la « réacosphère » ont opéré une jonction historique aujourd'hui : pour la première, H16 et Franck Boizard (qui appartient aux deux, comme moi) ; pour la seconde, Fromage Plus, Pierre Robès et Didier Goux.
La raison de cette (sainte) alliance, encore inenvisageable il n'y a pas si longtemps ?
Le refus du Créteil Bébel, équipe de football composée de musulmans, d'affronter le Paris Foot Gay. Sur un pur plan sportif, j'ai plutôt envie de donner raison aux premiers, qui ont bien le droit de ne pas affronter des adversaires pour des raisons qui les regardent seuls. À condition évidemment qu'ils perdent le match sur tapis vert.
Mes amis libéraux-conservateurs (plutôt que réactionnaires, je laisse ça aux millénaristes nihilistes) ont communié dans l'hilarité, étant ravis de voir s'entrechoquer deux communautarismes. Ils adoptent la position du passant amusé par la bagarre de rue.
Je crois pourtant qu'il n'y a pas vraiment de quoi se réjouir, une fois passée la franche rigolade de voir les lanceurs de boomerangs se prendre le réel en pleine poire.
Car il ne faudrait pas croire hâtivement qu'il s'agit là de deux ennemis dont l'affrontement à venir aura au moins le mérite de nous foutre - enfin - la paix.
Bien au contraire, la gaypridisation et la babouchisation de l'Occident sont les deux faces d'une même pièce. Sur l'avers, la tuturosisation, qui transforme depuis quelques décennies la civilisation occidentale en ramassis de lopettes à slime. Sur le revers, la djellabisation qui, par substitution de population, se rend maîtresse de l'Europe.
Nous autres Occidentaux n'allons donc pas compter les coups comme le druide Panoramix regarde avec force tiraillements de moustaches amusés les bagarres du village gaulois.
Nous serons en fait, et notre civilisation avec, les victimes collatérales du désastre.
La sagesse populaire dit souvent qu'il ne faut pas choisir entre la peste et le choléra. Mais elle dit aussi qu'il faut choisir entre deux maux le moindre. Entre ces deux dictons contraires, en faveur duquel faut-il arbitrer ? Ma réaction première est de privilégier le premier : de dire que, entre la décadence et la barbarie, il existe la civilisation. Certes, mais c'est une position d'intellectuel. Le populo français, le bon Gaulois, ne pourra pas rester longtemps indifférent face à ce triste spectacle.
Il sera bien obligé de choisir un jour entre un modèle de société mortifère car hostile à la reproduction, et un autre fruste et arriéré, certes, mais aimant la vie...
Si je dois un jour être contraint de choisir, n'ayant pas réussi à prôner la troisième voie qu'est la civilisation, je choisirai une troisième voie bis : l'exil sans regret.
Mais encore une fois, Kevin Dupont, que croyez-vous qu'il choisira, entre la mort et la vie médiévale ? Il ne fait aucun doute que son instinct de survie choisira pour lui.
Roman Bernard