La pile de CD des Beatles attend près du lecteur que j'en ai exploré tous ses trésors livrés à nos oreilles gourmandes mais je n'ignore pas pour autant les nouveautés qui continuent à sortir. Je parle de nouveaux disques, car ici comme vous l'avez constaté il y a peu de nouveaux artistes. Un choix délibéré car du peu qui arrive jusqu'à mes pavillons, ce qui est vendu comme « nouveau » ressemble étrangement pour moi à de l'ancien en moins bien et de l'ancien justement j'en ai plein mes étagères et je le connais bien.
Avec le nouvel album de John Mayall nous ne sommes plus dans l'ancien mais carrément dans l'historique. Il serait d'ailleurs temps de le classer au patrimoine de l'UNESCO avant qu'il ne soit trop tard car papy a 76 ans quand même. Il y a deux ans il nous avait livré un excellent hommage à Freddie King (In the Palace of the King) plein de tonus, aujourd'hui son nouveau disque Tough mérite moins d'éloges. Tout est un peu dilué. La musique est toujours le blues mais avec un peu de ceci ou un peu de cela selon les morceaux et les musiciens n'ont pas le talent des illustres aînés qui les ont précédés aux côtés du maître du British Blues, en particulier le guitariste Rocky Athas assez falot. Il reste néanmoins quelques bons moments comme An Eye For An Eye avec Mayall au piano, le très bon Slow Train To Nowhere blues lent nappé d'orgue et sur l'ensemble du CD toutes les interventions à l'harmonica du vieux qui se clôt sur l'enlevé The Sum Of Something. Un disque en mineur pour l'immense John Mayall. A noter les très belles photos du livret.
Jack Bruce & Robin Trower : Seven Moons Live
Parlons maintenant d'un gamin, Jack Bruce qui n'a que 69 ans. L'année dernière en collaboration avec Robin Trower (64 ans) ex-guitariste de Procol Harum, les deux vieux gars nous avaient donné Seven Moons que j'avais trouvé très bon. Cette année ils récidivent mais tombent dans la facilité en nous donnant un disque enregistré en public qui reprend 9 titres du précédent (Ce que laissait entendre le titre de ce nouveau CD j'en conviens), un titre de Trower Carmen et trois titres des Cream dont Jack Bruce ne se sépare jamais comme un Suisse de son couteau, les inusables ( ?) Sunshine Of Your Love, White Room et Politician. Alors que dire ? La basse de Jack Bruce est toujours puissante et mélodique, ses vocaux toujours aussi attachants et puissants, Robin Trower a toujours des accents hendrixiens rémanents dans son jeu de guitare au son chaud et hypnotisant, quand au troisième larron du trio, Gary Husband, il tape sur ses drums. Alors ? Ben c'est sympa mais ça fait un peu double emploi avec le disque studio. En tout cas, total respect pour ces vieux toujours sur le pont.
John Fogerty : Rides Again
J'avais hésité à acheter le CD car je ne suis pas un inconditionnel de l'ex- Creedance Clearwater Revival (circa 1969-1975) mais j'avais aimé en leur temps, ses albums solo Eye Of The Zombie (1986) ou Blue Moon Swamp (1997). Alors quand mon pote, que dis-je, mon maître, m'a dit « C'est canon ! » je me suis précipité. Las ! Je reconnais que la musique est très belle, le son est parfait, les musiciens excellents mais, c'est trop country pour moi, ce n'est pas mon genre de musique préférée. Les titres sont des reprises de Delaney & Bonnie (Never Ending Song Of Love), Ricky Nelson (Garden Party), Everly Brothers (When Will I Be Loved) par exemple. Sur Garden Party un bout des Eagles vient donner de la voix avec Don Henley et Timothy B. Schmit et sur le dernier morceau de l'album When Will I Be Loved c'est Bruce Springsteen himself qui vient pousser la chansonnette. Pas moins. Une critique pas très objective en somme, mais peut-être qu'avec un gros steak sur le barbecue et un verre de bourbon en main je me laisserai convaincre par le violon et la pedal steel guitare aérienne qui épicent ce bon disque ; d'ailleurs j'ai déjà craqué pour Garden Party.