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ARCIMBOLDO Monstres & Merveilles

Publié le 10 octobre 2007 par Bloggn

Arcimboldo_exposition « Pour le siècle d’Arcimboldo, écrit Roland Barthes, le monstre est une merveille, l’excès, la métamorphose qui fait basculer d’un ordre dans un autre. »

Plus n’est besoin de présenter Arcimboldo, et ses presque trop connues Quatre Saisons ou Quatre Éléments. Il est le peintre des curiosités, celles qui remplissent les cabinets de toutes les cours d’Europe en ce XVIeme siècle, fin d’une Renaissance qui s’évertue à inventorier les merveilles du Monde.

Archimboldo aime la fête, Arcimboldo aime le jeu, et ses œuvres en témoignent, accumulations végétales, florales, voir animales, qui parfois peuvent se lire à l’envers comme à l’endroit, portraits farfelus mais géniaux d’empereurs en mal d’excès et de reconnaissance. Les voir ou les revoir de près est un régal, au sens propre comme au sens figuré, et l’on est surpris de tant de modernité et aussi par l’extrême légèreté qui ressort au final de cette peinture gourmande et malgré tout très facile à digérer.

Pour ne pas nous laisser sur notre faim (très peu d’œuvres au final sont aujourd’hui attribuées au célèbre peintre !) l’exposition nous offre quelques belles curiosités de l’époque à ne rater sous aucun prétexte, comme les délicieuses faïences de Bernard de Palissy ou encore et surtout les portraits de la famille Gonzalez célèbre pour l’extrême pilosité de tous ses membres.
Il y a un petit côté « Planète des Singes » avant l’heure, miracle de la nature qui fit la fortune de Pedro, le père, dénommé « l’homme velu de Munich », enfant d’Espagne vendu au roi de France Henri II comme une bête exotique. Ce dernier le maria même à une charmante Catherine, parfaitement glabre, avant que le Duc de Mayenne ne l’offre lui-même au Duc de Parme. Le résultat, attendu ou pas, donna trois enfants aussi velus que leur papa, dont la petite Antonietta magnifiquement portraiturée par Lavinia Fontana.
En s’attardant sur ces étonnants portraits, on se prend à penser que, quelques soient les époques, la réalité parfois dépasse l’imagination, et que les artistes même les plus fous, et parmi ceux-ci le génial Archimboldo, n’égaleront peut-être jamais les excès ou fantaisies de la nature .

Réjouissons-nous pauvres chrétiens, qu’ils s’y essayent toujours et encore !

ARCIMBOLDO (1526-1593)
Musée du Luxembourg
19, rue de Vaugirard 75006 Paris
15 septembre 2007 – 13 janvier 2008
www.museeduluxembourg.fr

Photo : Crédit Flickr


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