La France vient de gagner trois places au détriment du Luxembourg et se situe ainsi à la huitième place dans le plus récent classement de l’indice de développement humain (IDH) compilé par le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD)cliquez sur cette source de ce post dont vidéo en interne). Le pays est devancé par la Norvège, qui conserve la première position, l’Australie, l’Islande (qui devra s’accrocher l’an prochain suite à la crise) le Canada, l’Irlande, les Pays-Bas et la Suède.
Le rapport du PNUD est établi à partir d’une formule tenant compte à la fois d’indicateurs sociaux (espérance de vie, alphabétisation, taux de diplomation, etc.) et d’indicateurs économiques, comme le produit intérieur brut et le taux de croissance. Il prend en compte des données compilées en 2007, soit tout juste avant la crise financière mondiale.
L’IDH est considéré comme très élevé dans 38 pays, élevé dans les 45 pays suivants, moyen pour quelque 75 autres et faible pour les 23 pays, presque tous africains, qui suivent la marche. Le Niger est le dernier pays du classement, devant l’Afghanistan et la Sierra Leone, la République centrafricaine et le Mali.
Rapport mondial sur le développement humain 2009 (cliquez l’image source ONU)
Ce rapport est très complet, consultable en format pdf
Le classement permet de mesurer les importantes disparités entre les pays de la planète. Ainsi, note le rapport, un travailleur norvégien gagne 85 $ pour chaque dollar gagné par un Nigérien. Le premier peut incidemment espérer vivre environ 30 ans de plus que le second, des disparités qui s’appliquent pour d’autres pays.
Plaidoyer en faveur de l’immigration
Dans son rapport, le PNUD plaide que la migration peut améliorer le développement humain pour les personnes migrantes, pour les communautés d’accueil et celles de départ. En moyenne, souligne l’agence, les travailleurs émigrés gagnent quinze fois plus que chez eux.
Se faisant, ils offfrent non seulement une réponse à la pénurie de main-d’oeuvre dans leur pays d’accueil, mais ils aident aussi leur communauté d’origine en y envoyant de l’argent. Ces sommes contribuent à doubler le taux de scolarisation des enfants dans les pays pauvres et à réduire significativement la mortalité infantile.
Chaque année depuis 1990, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) jette un coup de projecteur sur d’importants défis en matière de développement humain à travers un rapport mondial, véritable référence en la matière. Les migrations, à la fois à l’intérieur et au-delà des frontières, sont le thème central de l’étude 2009 présentée, lundi 5 octobre à Bangkok. Objectif : encourager le débat et la discussion autour de cet enjeu clé du XXIe siècle. Selon l’étude qui est dévoilée, les migrations peuvent développer de nouvelles possibilités, par exemple du point de vue des revenus ou de l’accès aux services, mais peuvent aussi être pénalisantes suivant les régions du monde. Les opportunités qui s’ouvrent aux personnes varient entre celles qui sont les mieux loties et celles dont les compétences et les atouts sont limités. Ces inégalités sous-jacentes, qui peuvent être aggravées par les distorsions entre les politiques publiques, sont l’un des thèmes forts du rapport qui explore comment une démarche axée sur le développement humain pourrait aider à corriger certaines inégalités qui viennent éroder les bienfaits que peut apporter la mobilité.
Un rôle bénéfique
Le nouveau rapport mondial met en avant plusieurs point déterminants. Il confirme avant tout le rôle bénéfique de la migration qui aurait le potentiel d’améliorer le développement humain tout en bénéficiant, en même temps, à la communauté d’origine et à la communauté de destination. Pour le PNUD, les gouvernements concernés peuvent et doivent prendre les mesures nécessaires pour garantir l’intégration réussie des migrants dans la société d’accueil. Car, la politique et autres obstacles restreignent encore la circulation des personnes conduisant à des disparités dans les gains et les coûts liés à la migration. « Le rapport explique que, si nombre de ces réformes sont plus réalisables qu’on ne le pense, elles nécessitent néanmoins un certain courage politique », commente an avant-propos Helen Clark, administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement. « La capacité des gouvernements à modifier rapidement leurs politiques peut également se trouver limitée si la récession dure. (…) En plaçant la mobilité au cœur de l’agenda du développement humain, le PNUD espère que les réflexions qui suivent ajouteront de la valeur au discours actuel sur la migration et influenceront le travail des professionnels du développement et des responsables politiques du monde entier ».
Un monde inégal
L’enjeu s’illustre parfaitement par deux exemples. Celui de Juan, Mexicain né dans une famille pauvre : parti à 18 ans au Canada avec son oncle, en quête de meilleurs salaires et de plus grandes opportunités, il décroche un permis de travail temporaire par le biais d’un processus de sélection, puis un droit de séjour permanent et fini par créer une entreprise qui emploie des Canadiens de souche. Autre cas de figure : Bhagyawati, issue d’une caste inférieure indienne. La jeune femme va passer chaque année avec ses enfants six mois à Bangalore, ville prospère du sud de l’Inde, afin de travailler sur des chantiers de construction pour 60 roupies (1,20 USD) par jour. Pendant ce temps, ses enfants ne vont pas à l’école, celle-ci étant trop éloignée du chantier et les enfants ne parlant pas la langue locale. Bhagyawati n’a droit ni aux produits alimentaires, ni aux soins médicaux subventionnés, et ne peut pas non plus voter parce qu’elle est inscrite dans un autre district. Comme des millions de migrants internes, l’un des seuls moyens dont elle dispose pour améliorer son quotidien est de partir dans une autre ville à la recherche de meilleures opportunités. « Notre monde est très inégal, commente les auteurs de l’étude. Les énormes différences de développement humain d’un pays à l’autre et à l’intérieur même des pays constituent l’un des thèmes récurrents du Rapport mondial sur le développement humain (RMDH) depuis sa première publication en 1990 ».
Le vieillissement de la population dans les pays développés au cours des quatre prochaines décennies est un autre facteur contribuant à une demande d’une main-d’oeuvre immigrée, précise le rapport.
L’exercice permet aussi de mesurer la progression du niveau de vie dans plusieurs pays. La Chine, par exemple, est le pays qui a fait le bond le plus important, en passant de la 99e à la 92e place au classement en raison d’améliorations dans le domaine de l’éducation, d’une espérance de vie à la hausse et d’une progression des revenus des travailleurs.
Trois pays d’Amérique latine suivent dans l’ordre, soit le Pérou et la Colombie, qui ont grimpé de cinq places chacun, et le Venezuela du controversé président Hugo Chavez, qui progresse de quatre échelons.
Parmi les pays qui se retrouvent au haut du classement, la France a grimpé de trois places pour se retrouver 8e, tandis que le Luxembourg a fait le chemin inverse et se retrouve 11e. Le pays qui a le plus reculé est la Jamaïque, qui perd huit places et se retrouve centième.
« Malgré des améliorations significatives avec le temps, les progrès ont été inégaux », indique le PNUD dans un communiqué. « Beaucoup de pays ont connu des reculs ces dernières années, du fait des difficultés économiques, des crises liées à des conflits et de l’épidémie de VIH/Sida, et ce, avant même de ressentir les effets de la crise économique internationale. »
La crise financière mondiale pourrait modifier l’ordre du classement l’an prochain. L’Islande, notamment, a subi d’importants contrecoups, son système bancaire ayant été très exposé à des actifs adossés à des prêts hypothécaires à haut risque aux États-Unis.
Par ailleurs dans le souci d’alternative toujours possible, de neutralité, cliquez sur l’image ci-dessous afin d’avoir une vue vue sur un autre indicateur allié plus à la notion du bonheur par :