Barack Obama s'approche de décisions majeures sur les fronts de l'Aghanistan et de l'Iran.
Jeudi dernier, le Sénat Américain a voté une résolution demandant l'audition de hauts responsables militaires dont le Général Stanley McChrystal, commandant Américain en Afghanistan.
Le texte a été adopté par 60 voix contre 39.
Cette demande intervient au moment où l'ensemble de la stratégie militaire est remise en question à l'exemple des déclarations de Wesley Clark évoquant la "victoire impossible" dans les circonstances actuelles.
Les déclarations du printemps 2009 de Barack Obama faites de patience et d'ouverture paraissent bien éloignées.
L'idée générale qui se développe est que les Etats-Unis ne peuvent à la fois affronter les talibans et les ayatollahs.
Une partie de plus en plus importante des Sénateurs s'adosse à l'analyse selon laquelle "soit on y va à fond soit on remballe tout". Plus concrètement, soit Barack Obama déclenche l'escalade c'est-à-dire au moins 30 000 soldats de plus, soit il faut plier bagage pour poursuivre exclusivement des opérations commandos et des frappes aériennes ponctuelles contre des filière d'Al Quaïda.
La "révélation" d'une seconde usine iranienne de combustible nucléaire au sud de Téhéran imposerait une modification des priorités.
L'élection volée du 12 juin a constitué un désaveu de l'ouverture de Barack Obama.
Les ultras semblent se préparer à un nouveau front.
Même si les dirigeants Iraniens montrent "patte blanche" en ouvrant une partie de leurs installations nucléaires, le camp israélo-occidental considérerait que ce n'est jamais assez …
Les décisions d'abandon des dispositions du bouclier antimissile qui devait être installé en Pologne et en République Tchèque ont permis de passer un message positif à destination de la Russie.
Cette dernière a d'ailleurs rapidement témoigné qu'elle avait reçu le message.
Le Président Medvedev a déclaré qu'un "nouvel esprit de collaboration" pouvait naître. La Russie, traditionnellement proche de l'Iran, a exposé qu'elle soutiendrait désormais des mesures plus dures contre Téhéran au sein même du Conseil de Sécurité.
De passage au Canada, le Général Wesley Clark a évoqué la guerre ouverte contre Téhéran dans des termes particulièrement explicites. Il a présenté le régime Iranien comme un "tigre de papier" dont les forces militaires pourraient être vaincues en trois semaines.
Compte tenu de sa fragilité intérieure et de son niveau d'équipement, c'est le moment où une "fenêtre de tir" est ouverte.
Toutes ces déclarations interviennent au moment où Obama connaît une indiscutable fragilisation de son style et de son implantation politique. Il lui est reproché de se comporter en "rock star" mais de rien régler de sérieux.
L'élection à la fonction de Gouverneur de Virginie en novembre 2009 peut être une défaite emblématique sur le plan fédéral. De surcroît, l'échec de Chicago pour les JO 2016 ajoute au sentiment de faiblesse voire d'improvisation. Pourquoi s'être impliqué personnellement aussi fortement alors que la seule "victoire" a été l'élimination dès le 1er tour de vote ?
Le Président Américain doit renouer avec l'image du "Commandant en Chef qui gagne". Les Démocrates ont un déficit dans l'opinion sur ce point.
Il est certain que l'actuelle situation politique US ne permet plus le statu quo. 2010 connaîtra les élections dites du mid term, traditionnellement difficiles pour le pouvoir en place. Mais dans le contexte actuel, l'avertissement politique pourrait réduire significativement la marge du pouvoir Démocrate.
Cette situation ouvrirait la pré-présidentielle 2012 sur des bases très délicates. L'automne sera le rendez-vous des "grandes décisions".