La Régie régionale de la santé A, au Nouveau-Brunswick, va réviser en profondeur le travail d’un radiologiste effectué aux hôpitaux de Grand-Sault et de Saint-Quentin de 2006 à 2009.
Au total, 30 000 radiographies douteuses seront revues par des spécialistes. Il est question de six types d’examens médicaux: ultrasons, rayons X des poumons, fluoroscopies, phlébographies, Doppler et mammographies.
La Régie a annoncé cette décision lundi, à la suite d’une vérification de la qualité du travail de ce radiologiste qui pratiquait principalement à l’Hôpital général de Grand-Sault et à l’hôpital Hôtel-Dieu Saint-Joseph de Saint-Quentin. Il a aussi travaillé aux services de radiologie de Plaster Rock, de Perth Andover et de Bath.
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Le radiologiste en question, qui n’a pas été identifié, a été suspendu. Un radiologiste est un médecin dont la spécialité est l’établissement de diagnostics par technologie d’imagerie, comme les rayons X et les ultrasons.
Dans un communiqué publié lundi, la Régie exprime ses regrets aux patients touchés par ce taux élevé d’erreur.
Information aux patients
Toute personne préoccupée par la situation pourra obtenir plus d’informations des autorités médicales en composant le numéro de téléphone 1 877 795-3785 à compter du mardi 6 octobre.
Ce n’est pas la première fois que le travail de ce radiologiste est mis en question. Ce travail a déjà fait l’objet d’une révision en 2007, à la suite d’une plainte portée par un autre médecin. Après une suspension de quelques mois, le radiologiste a repris le travail, mais avec des responsabilités réduites.
Selon la présidente-directrice générale de la Régie régionale de la santé A, Andrée Robichaud, le radiologiste avait besoin de formation. « Les problèmes étaient reliés à la technique, à l’interprétation du rapport, la structure des rapports, et on trouvait que le rapport n’était pas assez précis », dit-elle.
Les autorités médicales, pour l’instant, ne parlent pas de diagnostics erronés.
Une nouvelle tuile pour le système de santé
Le Nouveau-Brunswick a été secoué par un scandale similaire qui a éclaté dans les services de pathologie de l’hôpital de Miramichi.
Au début de 2007, le pathologiste Rajgopal Menon a été suspendu pour mauvais diagnostics. Les autorités médicales ont ensuite révisé 20 000 examens qu’il avait produits.
En 2008, une commission d’enquête présidée par le juge Paul Creaghan a entendu 56 témoins en 42 jours d’audiences publiques. La commission a publié en décembre dernier 52 recommandations pour éviter qu’une telle situation se reproduise.
Radio-Canada Atlantique - 30 000 radios à revoir – 6 octobre 2009
Vous avez remarqué ? les autorités ne parlent pas de diagnostics erronés! On ne suspend pas quelqu’un sans raison valable. L’Omerta règne encore sur les erreurs médicales.
À cause de la dévotion générale de nos sociétés envers le médical et ses représentants, et parce que trop souvent les professionnels se cachent tous sous la même couverture, il est très difficile de mesurer l’ampleur des erreurs qui se produisent jour après jour. Une forte culture de l’omerta (personne ne voulant dénoncer personne) PLUSIEURS malades ne sont même pas informés qu’une erreur médicale s’est produite.
Formation des professionnels.
Avec les examens et les tests on ne mesure que la capacité d’un individu à «retenir à court terme» certaines notions, qu’elles soient vraiment assimilées ou pas.
C’est ainsi que bon an mal an, au Québec seulement, le système de santé produit jusqu’à 3000 décès, et 80 000 victimes souvent handicapées à vie !
Le gouvernement lui que fait-il ?
Quand les rapports ne sont pas favorables, il cesse d’en produire. Voir: «La réutilisation des instruments médicaux conçus pour une seule utilisation» rapport produit en 2001. Après ça ? plus rien.
Le ministre Bolduc se réjouit d’apprendre que les québécois sont parmi les plus grands consommateurs de médicaments: «Au Québec, les gens consomment les médicaments qu’ils doivent consommer pour leur pathologie, tandis que dans les autres provinces ils ne consomment pas les médicaments qu’il faut» dit-il.
Remarquez les mots-clé «qu’ils doivent» «qu’il faut», (lâchez pas, prenez-en encore plus!) Pas un seul instant il n’a évalué la possibilité que c’est peut-être parce qu’ils sont plus malades, ou parce que les médecins «pèsent un peu fort sur le crayon» quand vient le temps de soigner «la dite pathologie», ou bien parce que leur diagnostic est déficient. Est-ce que le fait de perdre son emploi ou de traverser un divorce est une pathologie ? un deuil… une pathologie ? bin non. Mais le docteur a remplacé monsieur le curé et il ne réconforte pas avec des bonnes paroles mais avec des médicaments.
On continue de croire QU’IL FAUT prendre des médicaments, tout le temps, QU’IL FAUT passer les tests (et croire aux résultats), QU’IL FAUT consentir à toutes sortes de traitements, (consentement pas souvent éclairé)… et QU’IL FAUT se taire pour pas faire de peine au gentil docteur lorsqu’une erreur se produit.
Pis une fois crevé, le patient ne revient plus se plaindre, je suis d’accord avec ceux qui disent que: «Les professionnels de la santé sont les seuls sur la terre qui enterrent leurs erreurs».
Voir aussi: «Non, la terre n’est pas ronde.»
Radio-Canada Atlantique – Patients inquiets et en colère – 7 octobre 2009