Au cas où vous ne l’auriez pas déjà remarqué, je suis un frustré. Doublé d’un affabulateur. Pour faire l’intéressant, je n’ai rien trouvé de mieux que de vous parler de films que je n’ai pas vus et que je ne suis pas près de voir. Mais bon, à Fury Magazine nous avons déjà eu droit au livre chroniqué avant d’avoir lu la fin, pourquoi pas les films dont on parle sans les avoir vus. On aura tout vu ! Eh bien non, justement. C’est que j’ai à faire à un genre de films en voie de disparition. Un genre pas idéal mais avec toutes les options. Normal pour un frustré. Le pimp my ride du 7ème art : des savants fous dans leur tête, des super-héros asthmatiques, des nazis paranos et des créatures, comment dirais-je… heu, des créatures. D’accord, j’ai vu les films de Jack Arnold, "Le jour où la Terre s’arrêta" et tout le tremblement. Même tout Ed Wood. Si, si, c’est vrai ! Et plein de Mario Bava. Mais ce que je veux, je voudrais pardon, c’est du sordide, de l’indigent, la série B de la série Z. Le genre de film dont on ressort tout chose. Ah, quelle douce sensation que de ressortir tout chose. Mais comment faire ? Ciné FX ? Mouais. Le vidéo club de Denfert Rochereau ? Pas pratique de ramener son DVD quand on habite à 800 km de là. TF1 ? Allons… Sachant que le plus jeune de ces spécimens date de 1966, il y a fort à parier que les années qui viennent n’arrangent pas les choses. Ah, il y a des moments dans la vie où il faut savoir dresser un bilan sans complaisance et revoir ses ambitions à la baisse. Bah, un mauvais moment à passer. En attendant gloire à ces producteurs qui ne doutaient de rien...
She demons (Richard E. Cunha, 1958)
Raus, raus, schnell ! Un savant fou et SS de surcroit, exilé sur une île du Pacifique, se livre à d’étranges expériences sur les ménagères locales de moins de 50 ans… Programmé par Dionnet sur Canal Jimmy à l’époque où la chaîne avait encore un peu d’ambition, ce chef d’œuvre situationniste fut déprogrammé sans explications. Encore un coup de la CGT.
Mesa of the lost women (Herbert Tevos, 1952)
Au cas où, mon chez moi s’appelle mesa.
La vampire érotique (R. L. Frost, 1962)
Sang et sexe, hum… De quoi ce film peut-il bien parler ? Je ne vois pas.
Tobor the great (Lee Sholem, 1953)
Il m’a fallu des années pour réaliser que Tobor était l’anagramme de robot. Un comble. Oui, je suis un frustré, doublé d’un affabulateur, doublé d’un abruti.
The phantom (B. Reeves Eason, 1943)
40 ans avant les ineptes 4 fantastiques, X-men et Surfer d’argent, le Phantom essuyait les plâtres. Quoi, le Phantom faire le ménage ? Et puis quoi encore !
La vie sexuelle de Frankenstein / Kiss me quick (Max Gardens & Peter Perry, 1964)
Rebaptisé Kiss me quick, cela voudrait-il dire que notre monstre préféré ne tiendrai pas la distance ? En clair, ce ne serait qu’un simple éjaculateur précoce ? Comme vous et moi ? Comme quoi la taille ne fait pas tout. Pourvu qu’en plus il ne bâcle pas les préliminaires.
Frankenstein meets the space monsters (Robert Gaffney, 1965)
Au moins nous sommes tranquilles pour 150 ans.
I married a monster from outer space (Gene Fowler Jr, 1958)
Encore une histoire de sans-papiers. Allez, dans une fusée charter !
Lady Frankenstein (Mel Welles, 1971)
Années 70, le savant est désormais une savante. Oui, son regard concupiscent converge avec le vôtre. Ne
mentez pas. Pourvu qu’elle ne soit pas presbyte, elle qui essaie de créer l’homme parfait. It’s alive ! it’s alive ! C’est dans la poche, tu l’auras, heu pardon (c’est une baronne),
vous l’aurez votre orgas…heu, moment de plaisir intense.
Argoman super diabolico (Piero Umiliani, 1967)
Rebaptisé Superman le diabolique... Faut pas exagérer. Le fait de mettre son slip par-dessus son collant peut-être…
I was a teenage Frankenstein (Herbert L. Strock, 1957)
I was a teenage werewolf (Gene Fowler, 1957)
Imaginez ce pauvre ado. Se retrouver dans la peau du monstre, passe encore. Mais se transformer en loup-garou les soirs de pleine lune, ça ne doit pas être pratique, pratique pour rentrer au Macoumba ou au Jimmy’s. Manquerait plus qu’il habite une banlieue difficile.