Monsters of folk – Monsters of folk (****1/2)
Monsters of folk, c’est un peu la dream team du genre. Un super groupe composé de quatre des plus brillants talents américains à avoir émergé ces dix dernières années : Jim James, le chanteur de My Morning Jacket, Conor Orbest, plus connu sous l’appellation de Bright Eyes, Matt Ward, déjà auteur du magnifique « Hold Time » sorti en début d’année et moitié de She & Him, et le producteur qui a permis leur éclosion, Mike Mogis. Ce dernier joue ici la quatrième roue du carrosse.
Réunir trois personnalités aussi fortes dans un même ensemble est une vraie gageure. Parfaitement accomplie tant le résultat est réussi. Plus que d’une fusion des styles, on peut parler de rapprochement créatif. Pour chaque titre, on sent bien lequel des trois compositeurs tient la barre au niveau de l’écriture, mais le résultat final intègre clairement des apports des autres membres du groupe. A l’image du chant partagé par Jim James, Matt Ward et Conor Orbest sur chacun des morceaux, que soit sous la forme de voix entremêlées, de couplets séparés ou de chœurs.
Une spiritualité empreinte de doutes
Les trois artistes jouent parfaitement de leur complémentarité pour sonner comme un vrai groupe. Jim James apporte son lyrisme empreint de spiritualité, Conor Orbest, sa tendre poésie du quotidien (très beau « Map of the world »), et Matt Ward son entrain chaleureux et rêveur. Dieu fait partie ici des préoccupations récurrentes de la formation mais la foi s’accompagne de doutes salvateurs. A l’image de « The Right Place », ce qui compte, c’est de suivre au mieux sa propre voie en respectant les autres. Méfions-nous, nous dit Monsters of Folk, des détenteurs de vérités (« Man Named Truth ») et des prêcheurs va-t-en guerre (« The Master’s voice »).
Musicalement aussi, la collaboration des trois artistes débouche sur un ensemble riche de l’apport de chacun. Si Jim James s’essaie à quelques touches de rythmiques électroniques sur les premiers morceaux du disque, la musique de ces Monsters reste fidèle à une vision assez traditionnelle du folk. C’est avant tout la guitare qui se déploie ici avec élégance, des magnifiques arpèges de « Dear God », en ouverture, à la guitare steel de « Baby Boomer » en passant par les épanchements électriques de « Losin’ yo head ». Ces quatre monstres font preuve d’un appétit qui fait sacrément plaisir.
KidB
Dear God (Sincerely M.O.F.)
The Right Place :
Map of the world :