À chaque film sa métaphore : là où le Body snatchers d'Abel Ferrara voyait la contamination comme une variation sur le mode du vampirisme et de la toxicomanie, Invasion fleure bon le consensus mou. Pas besoin de vous faire un dessin : Hirschbiegel interprète clairement les jets de substance visqueuse émis par les contaminés de façon sexuelle. D'où un farouche message anti-sexe (protégé ou non) et une morale béate qui ne ravira que les plus coincés d'entre nous. À fuir.
De la part du réalisateur de L'expérience, thriller tendu et oppressant, on attendait au moins une atmosphère flippante et paranoïaque, avec force sursauts et rebondissements sanguinolents. Même pas : les scènes les plus intéressantes sont systématiquement expédiées en trois plans maximum. Annihilant toute possibilité de suspense, le film n'a plus qu'à nous asséner une nouvelle fois sa morale des plus dispensables. Et le four est complet, puisque les acteurs sont extrêmement mauvais ; à leur tête, Nicole Kidman (qui ressemble de plus en plus à Arielle Dombasle) multiplie les mimiques éhontées comme dans un spectacle de Guignol. Bref, c'est un spectacle dont on peut allègrement se passer.
3/10