Dans le noir

Par Antoinehl

J’ai eu la chance pendant quelques jours de donner cours à une passion récente mais tenace , la plongée (merci G.D.).

19h30 à Koh Phi Phi en Thaïlande.
La nuit est tombée, précédée de lourds nuages noirs.
Le bateau nous emporte plus que nous emmène pour une balade qui va me permettre de passer mon deuxième niveau de plongeur, et pour cela il me faut faire une plongée de nuit.

Mais quoi de moins naturel que de se jeter dans une eau noire, affublé d’une vingtaine de kilo de matériel et d’une petite torche ?
Après les vérifications de rigueur, il faut se résoudre à sauter du bateau puis à actionner le bouton qui chasse l’air de la combinaison flottante.
Le noir amplifie les sons d’une façon surréaliste. J’entends parfaitement le sifflement de l’air, puis celui de l’eau qui nous englouti, nous avale.
La descente est douce, apaisante, et le faisceau lumineux que l’on fait se promener lentement révèle quelques poissons à la démarche hésitante et à l’œil fixe.

Enfin le fond, 15 mètres selon l’ordinateur.
Les lumières du bateau ont disparu, et le bruit rassurant de sa propre respiration commence à rythmer le chemin.

La plongée de jour est une promenade, nonchalante et paresseuse. Celle de nuit est une quête permanente de vie nocturne.
Sous les rochers, quelques poissons dorment, puis on se retrouve nez à nez avec un poisson trompette, qui, attiré par la lumière, s’approche à quelques centimètres de la torche et n’en bouge que pour tenter de la suivre.
Un peu plus loin, sur un banc de sable, une sèche tient dans ses tentacules un poisson déjà mort, et fuit rapidement le regard des plongeurs.
Dans un trou, des centaines de petits yeux rouges scrutent la lumière, ce sont des crevettes transparentes dont les yeux sont des miroirs.

Et puis, on éteint les lampes torches. Juste pour quelques instants.
C’est un noir total, et si c’était possible, on s’arrêterait de respirer un instant.
Puis on bouge la main, un peu d’abord, frénétiquement ensuite, et des milliers de planctons, invisibles quelques minutes au par avant, se mettent à briller d’une lueur vert pâle. C’est un spectacle époustouflant, un feu d’artifice phosphorescent, un ballet microscopique envoutant.

Mais les 50 bars d’air sont atteints, signe d’une nécessaire remontée. 3 minutes de palier à 5 mètres et puis c’est la surface et le bateau.
Cinquante cinq minutes, c’est court…

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Je n’ai pas pu prendre de photos de nuit, alors voila des photos, prises de jour, de quelques rencontres aquatiques.
Pour en voir un peu plus, c’est ici qu’il faut cliquer !