En attendant d’en écrire de nouvelles, je recycle quelques chroniques que j’ai écrites pour Indiepoprock et je commence par The Delano Orchestra, un groupe Clermontois dont je pense, en toute modestie, avoir été un des premiers à en parler. il s’agit là de leur second album, le premier sur le label Kütu Folk qu’ils ont créé avec leurs compères de St Augustine, Pastry Case et Leopold Skin. Les 4 groupes du label seront en concert les 29 Octobre et 29 Novembre à Paris à L’International (c’est gratuit).
Si Clermont-Ferrand est aujourd’hui citée en exemple, par la presse de tous bords, pour la qualité de sa scène musicale, elle le doit en grande partie à la richesse de sa scène folk et à l’émergence du collectif Kütu Folk. Derek Delano en est l’instigateur et le plus connu des 4 (St Augustine, Leopold Skin, Pastry Case), lui que l’on avait découvert un peu par hasard sur Myspace, alors qu’il était encore à ranger dans la catégorie Autoproduit. La recherche de label ne dura pas bien longtemps puisque les Bordelais d’Alienor fleurèrent le bon coup en l’accueillant pour son premier album “A Little Girl, A Little Boy… “. Désormais à la tête de son propre label, le Clermontois est de retour avec sa bande de musiciens (The Delano Orchestra) et un joli packaging cousu main commun à tous les disques du label Kütu Folk.
Si l’habillage a de quoi donner envie, on l’espère, à certains d’acheter des Cd, le mètre étalon pour juger de la qualité d’un album reste bien évidemment la musique et de ce côté là aussi tout va plutôt bien pour Derek Delano et sa bande. On sent que “Will Anyone Else Leave Me ?” a été conçu en utilisant le premier album comme modèle, comme patron dirait les couturières. On y retrouve cette mélancolie dans le timbre fragile de Derek (de son vrai nom Alexandre), ce mélange de folk et de post-rock sublimé par la présence de cordes et cuivres en arrière-plan, à l’image du superbe The Escape qui n’est pas sans rappeler les travaux des anglais d’iLiKETRAiNS ou la B.O. d’un western spaghetti sauce Morricone avec cette trompette surgissant tel un cavalier masqué sur la fin du morceau.
Chaque titre recèle son lot de surprises, de petits secrets que l’on se délecte de découvrir au fil des écoutes. Sur la première partie de l’album, les Clermontois aiment emprunter des chemins de traverse qui les mènent vers des sonorités post-rock. On pense à l’enchaînement Until I Die/How To Care/Endless Night, tous trois débutant de façon plus ou moins tranquille avant de connaître un emballement final sur fond de cordes et cuivres. L’Interlude joue efficacement son rôle puisque la deuxième partie de l’album, hormis l’excelllent Everything is Gone, est plus calme, plus folk, un peu moins intéressante peut-être. Ne faisons pour autant pas la fine bouche, The Delano Orchestra démontre avec ce second album un savoir-faire mélodique que l’on n’osait plus espérer chez un groupe hexagonal. Jetez vous sans tarder sur les disques du label Kütu Folk, de somptueux écrins de jolie musique.