Mercredi dernier, un joyeux groupe d’amateurs de belles bouteilles s’est réuni au restaurant « Le Vintage » sur Nîmes.
Je laisse ici mes impressions en reprenant pour partie les échanges que l’on a eu en dégustant les vins.
Josephshöffer 2006 de Reichsgraf von Kesselstatt (Riesling)
Robe encore bien claire, le nez est exubérant, très confit presque celui d’un liquoreux avec des notes de miel.
En bouche le contraste est frappant, on est bien en présence d’un vin sec, la finale est nette.
Après 15 minutes d’aération, le vin change radicalement, le nez se ferme, la minéralité du terroir apparaît et la sensation de sucrosité s’amenuise sans disparaître tout à fait, nous avons vraiment la sensation de boire un vin différent.
Joli vin pour nous mettre en appétit.
Clavoillon 2005 du domaine Leflaive
La robe est brillante, le nez sur les agrumes avec des notes fumées et grillées.
L’attaque en bouche est plus puissante et le volume conséquent.
Le vin est encore dans sa phase de fruit , il me semble toutefois en dedans, plutôt en phase de fermeture, on est ici plus en profondeur qu’en explosivité.
La finale est longue, aromatiquement c’est net et bien fait: c’est une belle bouteille qui gagnera à mon sens d’être attendue.
Barolo 2003 “Vigneto Arborina” Elio altere
Paré de rubis profond, le nez nous fait voyager, paille sèche, tabac blond, c’est nouveau pour moi sur un vin rouge, je suis un peu perdu.
En bouche c’est encore puissant, les tannins sont relativement fondus mais le grain n’est pas des plus fins.
A la lecture de l’étiquette (tous les vins sont servis à l’aveugle) je suis étonné de ne pas ressentir une acidité plus importante sur cette région.
Le vin est bon c’est indéniable, mais je n’ai pas d’émotions particulières dessus.
Cornas Clape 1998
Carafé environ 1h, le nez qui se livre est de toute beauté, il conjugue à merveille le fruité croquant et net de la bourgogne avec des arômes plus du Rhône nord, une jolie touche florale complète le tableau.
La trame tannique est fine, le vin va gagner à l’aération, je suis content de goûter ce vin tant mes 2 expériences précédentes sur des vins très jeunes du domaine m’avaient déçu.
Comme pour d’autres domaines il convient d’être patient pour la dégustation de ce vin.
La finale est nette, c’est très bon, encore un vin que je vais rechercher désormais.
Domaine de Montcalmès cuvée “G”
Il s’agit d’une cuvée non vendue dans le commerce, un 100% grenache.
Le nez comme la bouche sont ici gourmands, l’équilibre ne me semble pas des plus réussis, le vin manquant de fluidité en bouche.
La finale est correcte, mais je ne suis pas convaincu, j’avais préféré la cuvée classique pour ce domaine.
Domaine Tempier La Migoua 1990
Domaine réputé de Bandol, il s’agit d’une des cuvées spéciales du domaine.
La robe est encore bien foncée, elle résiste à l’usure du temps.
Le nez sans être particulièrement riche donne une nette impression de sucrosité.
La bouche reste dans cette ( impression). Les arômes classiques de Bandol sont présents mais il manque de la fraîcheur à ce vin; c’est une petite déception. Bien que le vin ne souffre pas de défauts prononcés, je goûterai rapidement une Tourtine 1990 du même domaine (cuvée plus réputée) voir si cette sensation de sucres résiduels s’y retrouve.
La Porte Ciel 2002 Domaine de la Négly
Jaillissent hors du verre des arômes puissants de fruits mûrs: le nez annonce la couleur, c’est du costaud.
Mis en bouche le vin est très puissant, pas loin de la confiture.
Dommage que l’élevage soit trop présent, la chauffe est sans conteste très poussée et la touche boisée se ressent vraiment.C’est trop souvent le cas sur ce type de vin bodybuildé.
Dommage car le palais est vite saturé.
Coteaux du Loir 2007 “Les Mortiers” de Chaussard
Pour moi la grande découverte de la journée avec ce vin, robe très jeune, le nez est d’une grande profondeur, poivré (blanc) à souhait avec des fruits noirs en fond, j’aime beaucoup.
En bouche, c’est très élégant, la matière est souple, les tannins sont bien intégrés malgré le jeune âge du vin ce qui nous donne un vin d’une belle fluidité, avec un équilibre sur le fruit (la cerise griotte) impeccable. Vraiment très bon.
Climens 1983
Jolie couleur orangée, encore claire, le nez est encore fruité, fruits jaunes avec des notes d’épices douces, de curry de Madras.
Aucune ostentation, juste une invitation à aller plus loin.
En bouche, le vin est plein, il caresse en bouche et est conforme à ce qu’on attend de lui.
Ce Climens joue dans un registre de charme, d’équilibre et de finesse.
Sur ce millésime très riche il évite le piège de la pesanteur et nous délivre une belle partition avec une finale qui s’étire longuement.
Très réussi à mon goût.
Vin de paille 1999 Richard Delay
Vin archétypal de son appellation, il délivre ses senteurs de fruits secs, de raisins de corinthe, avec des notes oxydées heureusement franches.
Il concluera cette dégustation de haut niveau, très éclectique de par le fait que chacun d’entre nous servait son vin à l’aveugle et que par ce fait personne n’avait connaissance de ce qui allait être bu.
Mes préférés sont dans des styles très différents le vin de Loire de Chaussard 2007, le Cornas de Clape 1998 et le Barsac Climens 1983.
Une fois de plus un groupe venant d’horizons et de parcours différents dans l’approche de cette passion commune qui est le vin s’est séparé le sourire aux lèvres.
Tous les participants ravis de ce moment privilégié, où, amitié, partage et bonne humeur ont été présents tout au long du repas.
Je remercie notre hôte pour son accueil, sa disponibilité et la qualité des plats servis ainsi que pour les bouteilles qu’il à ajoutées à notre dégustation.
Merci à tous, j’espère vous revoir prochainement
En toute amitié