Après les acteurs du monde économique, c’est au tour des Etats de venir à l’assaut des extensions sur Internet, autrement dénommées TLDs, Top Level Domains, qui voient en elles des outils de développement économique, et plus surprenant, des outils de stratégie politique.
Alors qu’au début du développement des extensions sur Internet, seuls les universités et les centres de recherche s’intéressaient aux TLDs, c’est désormais au tour des Etats d’y porter une grande attention.
L’objet de cette attention semble avoir deux origines : la première est financière, à l’image des îles Tuvalu qui cherchent à rentabiliser leur extension .tv en le proposant aux sites liés à la télévision.
La seconde, plus inattendue, a pour vecteur une revendication politique, c’est-à-dire que l’extension devient partie intégrante d’une stratégie politique délibérément mise en œuvre par un Etat.
Citons l’exemple du .eh, qui est à ce jour revendiqué depuis 2007 à la fois par le Front Polisario, qui milite pour l’indépendance du Sahara occidental, et le Maroc, qui refuse toute revendication en ce sens.
Ce nouvel intérêt des Etats pour les TLDs laisse perplexe l’ICANN, l’« Internet Corporation for Assigned Names and Numbers », l’organisation gestionnaire de l’internet au niveau mondial, dont l’une des missions est de gérer le système de noms de domaine.
En effet, l’ICANN hésite pour l’instant à prendre position sur de tels conflits qui relèvent de la sphère politique.
Cette nouvelle problématique à laquelle est ainsi confronté l’ICANN fait échos à un récent appel des principaux acteurs du nommage sur Internet dans une lettre adressée à l’ICANN, qui appellent de leurs vœux la création par l’ICANN de nouvelles extensions.
Ce souhait est notamment motivé par une demande croissante des Etats, des organisations internationales et de certaines villes, qui voient dans les nouvelles extensions un outil de communication et économique important. De même, les signataires voient dans la création de nouveaux TLDs un moyen de sécuriser Internet et d’encourager l’innovation.
A ce jour, l’ICANN ne s’est toujours pas prononcé en faveur de cette extension, mais les demandes dans ce sens se font pressantes, tant l’intérêt que leur porte les Etats et les villes est grandissant.
Ainsi, la mairie de Paris vient d’annoncer qu’elle souhaitait déposer un dossier auprès de l’ICANN pour la création d’un .paris, destiné à regrouper l’ensemble des prestataires parisiens en matière de produits et services qui seraient ainsi avalisés par la Mairie de Paris.