Une fois de plus,
aux grands maux, les faux remèdes. La récidive d’un ancien détenu, surtout si elle est violente et sordide, suscite – outre la douleur justifiée des victimes – un
concert d’indignation des partisans d’une justice plus dire qu’elle ne l’est déjà. Mais en accusant les juges – laxistes, forcément laxistes -, d’être responsables de cette récidive, on se trompe
évidemment de coupable. Car la faute principale – et les accusateurs le savent très bien aussi qui jouent les vierges effarouchées – en revient bien entendu à notre système carcéral. Tous les
rapports internationaux, toutes les statistiques, toutes les enquêtes, tous les témoignages, le prouvent : la prison est criminogène. Et le peines alternatives, elles, ont le sait
encore bien plus efficaces quand les peines-plancher de Perben-Sarkozy remmplissent nos prisons de quasi primo délinquants qui découvrent là l'école du crime.
En traitant comme des bêtes les hommes (et les femmes) majeurs ou mineurs qui y sont enfermés, en laissant s’instaurer entre les détenus la loi du plus fort, la loi de la jungle, on transforme ces
êtres humains – et je pèse mes mots - en bêtes ayant recours aux instincts les plus bas pour survivre dans cette jungle. La jungle n’est pas à Calais. Elle est dans nos prisons françaises. La honte
de notre société dite évoluée. Que ceux qui trouvent que j’exagère s’intéressent de près à ce milieu et aux nombreux récits qu’il a suscités. Je conseille à cet égard la lecture sur le net du
Journal d’un détenu mineur, Olivier Soz, dont le récit fait froid dans le dos. La réalité est toujours plus terrible que ce
que l’on peut imaginer.