Scénarisation de l'insolite

Publié le 05 octobre 2009 par Didier Vincent
Une poubelle qui fait un drôle de bruit.



Site hollandais de VW.

Nous réagissons à l’inhabituel, bousculons notre trajet par curiosité et lâchons vite prise devant l’obscurité des choses. Nous sommes tellement habitués à l’inhabituel qui tisse notre vie que nous passons, c’est d’ailleurs pour ça qu’on s’appelle des passants. Notre accoutumance à l’insolite, notre gavage d’images, notre inertie de poussifs de la zapette : la vie comme une éternelle succession de zappings. On passe son temps à zapper ce qui ne va pas. Quitte à en rire. Ne pas rester, mais retourner au confort routinier. Même si la poésie te dit « reste », tu t’en vas. Tu as d’autres choses à faire, et d’importance. Tu ne t’attardes pas à un détail, même si le soir, une fois rentré, tu ne parleras que de cela. L’accident est sans importance mais il est le sel de la vie. Ta naïveté doit être ta valeur. Arrête-toi, des fois. Vide les poubelles. Et merde ! Qu’est-ce qui fait donc ce bruit ?

Ces marches qui pianotent font dévier notre course et danser, réagir, l’espace d’un tout petit instant, mais si différent des autres, quand on y pense, quand on n’est pas égaré dans le piège bourbeux de la quotidienneté du bavardage qui consiste à excentrer les autres.