La cagnotte contre l'absentéisme, pour ou contre ?

Publié le 05 octobre 2009 par Sylvainrakotoarison

(dépêches)
http://www.leparisien.fr/societe/une-cagnotte-pour-les-lyceens-qui-ne-sechent-plus-les-cours-02-10-2009-659222.php
Une cagnotte pour les lycéens qui ne sèchent plus les cours
C’est la nouvelle idée contre l’absentéisme scolaire. Le donnant donnant : une cagnotte d’un montant de 10 000 € maximum pour les classes aux élèves assidus.
  133 réactions | RéagirChristel Brigaudeau et Claudine Proust | 02.10.2009, 07h00
 Partager
 
 delicio.us
 facebook
 Digg.com
 Wikio.fr
 scoopeo.com
 blogmarks.net
Va-t-on bientôt payer les élèves pour qu’ils aillent en cours ? La Grande-Bretagne a déjà franchi le pas. Depuis 2008, les 16-18 ans issus de familles démunies sont « encouragés » à aller à l’école, moyennant salaire hebdomadaire et prime annuelle.
  En savoir plus
POUR. « Responsabiliser les élèves »
CONTRE. « Une pente dangereuse »
  La France n’y est pas encore. Mais à partir de lundi, l’académie de Créteil se lance dans l’incitation financière collective. Dans trois lycées professionnels, une « cagnotte » de 2 000 € va être allouée à deux classes : les élèves devront s’y fixer un objectif d’assiduité. S’il est rempli, la classe pourra s’offrir en fin d’année un voyage ou le Code de la route… pour un montant de 10 000 € maximum.
Beaucoup de gens perplexes
Si cette expérience inédite se révèle concluante, le rectorat l’étendra à la moitié des lycées professionnels de l’académie. Avant généralisation ? Pour lutter contre l’absentéisme, qui décime chaque année les classes, surtout dans la voie professionnelle, on a déjà tenté beaucoup de remèdes. La prévention. La sanction, jusqu’à la suspension des allocations familiales, prévue par les textes, mais jamais appliquée.
En tournée avec Martin Hirsch, Luc Chatel et Nicolas Sarkozy ont fait de la lutte contre le décrochage scolaire leur cheval de bataille.
Au bout de l’école buissonnière, il y a le décrochage, complet, qui fait que, chaque année, quand d’autres fêtent leur bac, 120 000 à 150 000 jeunes tournent le dos aux études, sans rien dans les mains. Après le temps du bâton, voici venu celui de la carotte. « Le remède ne résout pas le problème : celui de la relation distendue des enfants aux études ! » juge le sociologue François Dubet. Secrétaire général de la Fédération des parents d’élèves (FCPE), Jean-Jacques Hazan doute des règles d’un jeu jugé dangereux. « Acheter la présence des élèves par une récompense ne va pas dans le sens du respect. Je doute que ce genre de marché fasse longtemps effet. »
http://www.leparisien.fr/societe/responsabiliser-les-eleves-02-10-2009-659223.php
POUR
« Responsabiliser les élèves »
JEAN-MICHEL BLANQUER, recteur de l’académie de Créteil
  3 réactions | RéagirPropos recueillis par C.B. | 02.10.2009, 07h00
 Partager
 
 delicio.us
 facebook
 Digg.com
 Wikio.fr
 scoopeo.com
 blogmarks.net
A l'origine de cette expérience, le recteur Jean-Michel Blanquer défend une initiative qu’il juge morale.
Comment est née cette expérimentation d’« incitation collective » ?
Jean-Michel Blanquer. Il s’agit de lutter contre l’absentéisme, un véritable fléau pour l’enseignement professionnel.
On veut responsabiliser les jeunes, en leur disant que la réalisation de projets qui les intéresse est conditionnée par leur présence et leur implication dans l’établissement. On passe ensemble un contrat moral.
Ne favorisez-vous pas ainsi un comportement consumériste face à l’école ?
Notre expérimentation est aux antipodes de l’individualisme consumériste ! Elle est à la fois collective et responsabilisante : c’est la présence de tous qui contribue au succès de tous. Et ce n’est pas anormal de se préoccuper de façon concrète des conditions de vie des 16-18 ans. C’est l’un des objectifs du plan pour la jeunesse que vient de présenter le président de la République.
Cette nouvelle mesure signe-t-elle l’échec des précédentes tentatives de lutte contre l’absentéisme ?
Il faut plusieurs instruments pour traiter les causes, très hétérogènes, de ce problème. Nous poursuivons le traitement informatisé des absences d’élèves, avec l’envoi de SMS pour prévenir les parents quand les enfants sèchent les cours. Nous menons aussi un travail de fond auprès des familles.
Croyez-vous à la généralisation de votre expérimentation ?
Ce qui est certain, c’est qu’elle mérite d’être tentée. C’est à coup sûr la plus originale de toutes, dans l’académie. Jusqu’ici, à chaque fois que nous avons créé des projets sources de cohésion et motivants pour les élèves et ils ont plutôt bien fonctionné.
http://www.leparisien.fr/societe/en-angleterre-ca-marche-02-10-2009-659220.php
Londres (Royaume-Uni)
En Angleterre, ça marche !
  1 réaction | RéagirJulien Laurens | 02.10.2009, 07h00
 Partager
 
 delicio.us
 facebook
 Digg.com
 Wikio.fr
 scoopeo.com
 blogmarks.net
Le Royaume-Uni est déjà bien en avance en termes de lutte contre l’absentéisme. Le gouvernement anglais a lancé il y a déjà dix-huit mois le plan EMA (Education Maintenance Allowance) qui a pour but d’encourager les élèves de 16 à 18 ans, issus de familles pauvres, à venir à l’école et à ne pas quitter le système scolaire alors que la loi, comme en France, les y autorise dès 16 ans.
Les adolescents sont payés 10 £, 20 £ ou 30 £ par semaine (11 € 22 € et 33 € )pour se rendre en cours. De plus, il existe des bonus atteignant jusqu’à 200 £ par an si l’élève atteint les objectifs scolaires fixés par ses professeurs ou tuteurs. Des cadeaux divers, comme des téléphones portables, sont offerts à ceux qui sont les plus assidus au cours de l’année et qui ont également de bonnes notes.
Ces mesures existent aussi en Irlande du Nord, au pays de Galles et en Ecosse. Le gouvernement anglais estime que plus de 60 % des élèves poursuivent leur cursus grâce à cette « aide » qui ne peut durer que trois ans maximum. Ce système a été mis en place dans les lycées traditionnels et professionnels de toute l’Angleterre en 2008, après avoir été testé avec succès dans 150 établissements en 2004. Il touche près de 200 000 élèves dont les revenus des parents n’excèdent pas 33 000 € par an.
http://www.leparisien.fr/societe/une-pente-dangereuse-02-10-2009-659221.php
CONTRE
« Une pente dangereuse »
PHILIPPE MEIRIEU, chercheur en sciences de l’éducation
  14 réactions | RéagirPropos recueillis par C.P. | 02.10.2009, 07h00
 Partager
 
 delicio.us
 facebook
 Digg.com
 Wikio.fr
 scoopeo.com
 blogmarks.net
Professeur en science de l’éducation, Philippe Meirieu pilote de nombreuses études et recherches en matière de pédagogie. Il a notamment travaillé sur une réforme du lycée lorsque Claude Allègre était ministre de l’Education nationale (1997-2000).
Que pensez-vous de l’expérience qui va être lancée dans l’académie de Créteil ?
Philippe Meirieu. Je suis radicalement contre ! Comme je le suis contre les parents qui fixent l’argent de poche au prorata des résultats scolaires.
Certes, il y a une crise de la finalité de l’école, et des gamins estiment aujourd’hui qu’ils gagneront plus en dealant qu’en faisant des études. Je n’ai pas la solution magique, mais celle-ci me parait une facilité. Ce qu’on devrait faire entendre aux élèves, c’est qu’ils ont la chance de pouvoir faire des études et que la collectivité paie pour cela.
Qu’est-ce qui vous choque ?
Le côté collectif de la cagnotte, c’est un peu l’inverse de la punition collective, mais avec les mêmes risques d’effet de groupe, de règlements de comptes. Et, surtout, le côté rétribution ! Je sais que certains proviseurs sont tentés par l’idée de salaire, au motif que les gamins en apprentissage donc rémunérés sont plus sérieux. Mais quand on est payé, c’est pour la partie travail en atelier, pas pour les études ! Payer pour obliger les élèves à aller en cours, c’est exonérer l’école de son travail d’intéresser les élèves. C’est s’engager sur une pente dangereuse.
Pourquoi ?
Parce qu’on remplace la rétribution symbolique le plaisir du défi personnel par une rétribution tout court : ça devient de l’éducation bancaire ! Les enfants sont capables de défis : au judo, accéder à la ceinture noire, c’est un défi symbolique. A l’école ce doit être pareil. Si on y renonce, pourquoi ne pas les payer en colonies l’été pour qu’ils fassent une marche ou un match de foot ?
http://www.leparisien.fr/societe/la-cagnotte-contre-l-absenteisme-au-lycee-scandalise-02-10-2009-660217.php
EDUCATION
La cagnotte contre l'absentéisme au lycée scandalise
Révélé par le Parisien-Aujourd'hui en France, le projet de «Cagnotte collective» octroyée à quelques classes de lycées de l'académie de Créteil suscite une vive polémique.
  243 réactions | RéagirNicolas Fertin | 02.10.2009, 18h09 | Mise à jour : 03.10.2009, 09h44
 Partager
 
 delicio.us
 facebook
 Digg.com
 Wikio.fr
 scoopeo.com
 blogmarks.net
Payer les élèves pour aller en cours... L'expérimentation qui commence lundi dans trois lycées professionnels de l'académie de Créteil a suscité une vive polémique parmi les enseignants et les parents d'élèves. Révélée par Le Parisien - Aujourd'hui-en-France dans son édition de vendredi, l'existence de cette cagnotte collective concernera environ 150 élèves dans un premier temps.
  En savoir plus
Les internautes furieux
 
  Sur la toile
CONTRE : « Une pente dangereuse »
POUR : « Responsabiliser les élèves » Une somme d'argent va être allouée dans certaines classes : les élèves devront s’y fixer un objectif d’assiduité. S’il est rempli, la classe pourra s’offrir en fin d’année un voyage ou le Code de la route… pour un montant de 10 000 € maximum. Une expérience analogue est menée à Marseille, au lycée professionnel Mistral, dans le VIIIe arrondissement. Les élèves les plus assidus ont, eux, droit à des places pour assister aux matches de l'OM, indique ce samedi le quotidien «la Provence».
Dans une interview au Parisien ce vendredi, le recteur de l'académie Jean-Michel Blanquer assume et se défend de vouloir acheter la présence des élèves. Il parle plutôt de les «responsabiliser». Même avis pour Dominique Bertheaum, proviseur du lycée Gabriel Péri, l'un des trois établissements concernés: «quand une classe est fédérée autour d'un projet, ça marche mieux».
«La carotte sans le bâton : prendrait-on les élèves pour des ânes ?», rétorque le Snalc-CSEN, syndicat des enseignants du secondaire, qui y voit «une grave dérive démagogique».
Les parents d'élèves pas convaincus
Le chercheur en sciences de l'Education Philippe Mérieu parle au contraire de «pente dangereuse». Même son ce cloche chez les parents d'élèves : Pour Jean-Jacques Hazan, président de la FCPE (gauche), c'est «un ersatz de solution: un problème d'éducation réglé par l'argent, c'est quand même assez catastrophique». Pour lui, combattre l'absentéisme passe notamment par «une vraie réforme de l'orientation», surtout dans les lycées professionnels où «de nombreux élèves sont envoyés dans des filières qu'ils n'ont pas choisies, parfois faute de places».
Même inquiétude à la Peep, fédération de parents pourtant classée à droite : «Nous sommes très réservés, et même un peu inquiets. C'est mettre la main dans un engrenage, on commence avec les bons points à l'école maternelle, et on finit par les billets au lycée ?», estime ainsi Philippe Vrand, président de la Peep. «On ne veut pas que l'argent soit le levier pour motiver les élèves», a-t-il ajouté. «D'ailleurs, avec quelle efficacité ? Ils vont peut-être venir à l'école, mais vont-ils travailler ?», s'est-il interrogé.
Une «grave dérive» pour Huchon
Même hostilité de la part du président du Conseil régional PS, Jean-Paul Huchon. Dans un communiqué, l'élu - qui gère le financement des lycées d'Ile-de-France - estime que «loin de responsabiliser les élèves, la mise en place de "cagnottes collectives" nourrira un sentiment d'injustice entre les classes et les différentes filières de formation avec un risque d'accroissement des violences au sein des établissements». Pour Jean-Paul Huchon, «le rôle de l'école n'est pas d'apprendre aux élèves comment gagner de l'argent par tous les moyens, mais de leur transmettre les savoirs et les valeurs indispensables pour leur épanouissement personnel et pour la vie en société ».
La colère des internautes
Quant à nos internautes, les réactions sont quasi unanimes : c'est l'indignation qui domine. «Quelle honte !», « Scandaleux ! Ineptie ! Aberrant !» clament en choeur les intéressés.
http://www.leparisien.fr/societe/cagnotte-contre-l-absenteisme-au-lycee-les-internautes-furieux-02-10-2009-660258.php
EDUCATION
Cagnotte contre l'absentéisme au lycée : les internautes furieux
  101 réactions | RéagirPropos recueillis par N.F. | 02.10.2009, 19h29 | Mise à jour : 20h02
 Partager
 
 delicio.us
 facebook
 Digg.com
 Wikio.fr
 scoopeo.com
 blogmarks.net
Rarement sujet aura suscité une telle désapprobation. La cagnotte collective imaginée pour quelques classes de trois établissements de l'académie de Créteil , en échange de l'assiduité des élèves, provoque un vent d'indignation, voire de colère chez les internautes du Parisien.
fr. En quelques heures, plus de cent réactions - quasiment toute outrées, scandalisées, irritées - ont été postées sur notre site.
«Quelle honte !» « Scandaleux ! Ineptie ! Aberrant !», clament en choeur les intéressés.
«Au secours Jules Ferry !»
«Idée stupide c'est pas pour autant qu'ils suivront les cours ils feront de la présence c'est tout.» (Syba)
«Une absurdité pareille ne peut conduire qu'à l'augmentation de l'immaturité des jeunes actuels», lance Debussy.
«Au secours ! Jules Ferry doit se retourner dans sa tombe, estime Titi. Dans les pays pauvres, les gosses pleurent parce qu'ils n'ont pas accès à la scolarité ! En France, on les payera pour y aller ! Pourquoi l'état ne réfléchit-il pas aux raisons de l'absentéisme ?»
«Je serais plutôt favorable à une récompense pécuniaire (ou autre) proportionnelle aux notes de fin d'année. Et pourquoi pas, pour éviter l'exclusion de l'élève ou la discrimination, offrir un lot de consolation pour le dernier de la classe afin de l'encourager. Qu'en pensez-vous ? », estime une autre internaute.
«Ce qui m'a motivé moi, c'est l'argent que j'allais pouvoir gagner grâce à mon diplôme, donc APRES l'école!!! Pourquoi ces jeunes ne pensent-ils pas à ça plutôt?», réagit une autre internaute qui avoue avoir redoublé trois fois pendant sa scolarité.
«C'est inadmissible, renchérit Bv. Avoir accès à l'école est un droit assister aux cours est un devoir.»
«Pourquoi pas un service de chauffeurs ?»
Mistigi67 ironise : «Maintenant on paie les élèves pour qu'ils aillent en cours...Pourquoi ne pas proposer un service de chauffeurs pour les y emmener?? N'importe quoi!!!»
«On est en train de créer, en France, une génération de gens incapables de se prendre en charge, de se responsabiliser. Demain, ces futurs salariés considéreront leurs salaires comme une simple prime de présence (compensation des contraintes pour se lever de bonne heure et temps passé dans les transports !) et se mettront en grève pour obtenir une prime lié à leur travail fourni dans l'entreprise !» (phicha1561)
«Dans un pays ou il n'y a plus aucune valeur que celle de l'argent, on ose en rajouter une couche,avec ce procédé indigne.» ajoute Alminic.
« Et oui ils sont malin comme cela les étudiants ne feront pas la grève !», assure un autre internaute.
«Les méthodes essayées jusque là n'ont pas marché»
Dans ce concert de protestations, seuls quelques rares messages sont plus modérés :  « Il s'agit de "primer" une classe et non pas de payer individuellement les élèves. On peut bien sûr être opposé à cela pour des raisons de principe. On peut néanmoins relativiser, d'autant que les méthodes essayées jusque là n'ont pas marché et que ça ne doit pas être la première fois qu'une classe fait en fin d'année un voyage scolaire subventionné parce qu'elle a donné satisfaction. »
 
Tous les articles de la rubrique leparisien.fr
http://www.leparisien.fr/flash-actualite-politique/peillon-il-faut-interdire-d-urgence-les-cagnottes-contre-l-absenteisme-05-10-2009-663404.php
Flash actualité - Politique  
Zoom
Peillon : il faut interdire "d'urgence" les cagnottes contre l'absentéisme
  | Réagir05.10.2009, 14h52
 Partager
 
 delicio.us
 facebook
 Digg.com
 Wikio.fr
 scoopeo.com
 blogmarks.net
Le socialiste Vincent Peillon a demandé lundi que le ministère de l'Education intervienne "d'urgence" pour empêcher la mise en place de cagnottes destinées à lutter contre l'absentéisme dans certains lycées, dénonçant "une mauvaise façon de faire qui ne correpond pas à nos valeurs".
"Je trouve ça aussi grave, en termes d'esprit public, que les déclarations du président de la République lorsqu'il nous avait expliqué que l'imam, le curé, le rabbin, c'était supérieur à l'instituteur au niveau des valeurs", a déclaré M. Peillon sur RMC.
L'eurodéputé, animateur du courant du PS Espoir à gauche, a désapprouvé le fait de "récompenser des élèves qui ne feront que se comporter normalement par des gains financiers".
"C'est très malheureux", a-t-il dit, en jugeant que cette initiative devait être expérimentée dans trois lycées professionnels de l'académie de Créteil. "C'est une mauvaise façon de faire, ça ne correspond pas à nos valeurs", a-t-il dit.
Selon lui, le ministère de l'Education devrait intervenir "d'urgence" pour l'interdire.
"Ce qui est très beau dans l'Education nationale, c'est que ça n'est pas que des réglements, des stylos, des bureaux, c'est un esprit". "De Condorcet à Jules Ferry on a quand même construit notre République avec des valeurs", a-t-il souligné.
http://209.85.229.132/search?q=cache:AE3gv4K_3RcJ:sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/larevuedepresse/+cagnotte+2000+cr%C3%A9teil+absent%C3%A9isme&cd=28&hl=fr&ct=clnk&gl=fr
par Bruno Duvic
du lundi au vendredi de 8h30 à 8h42
  menu
> présentation> emission> à venir> archives> nous écrire
vendredi 2 octobre 2009
Oui ou non ?
Jeune, tu n'as pas séché les cours cette semaine. Bravo ! En récompense, voici 20 £.
Jeune, tu as atteint les objectifs de tes professeurs. Félicitations ! Voici un chèque de 200 £.
Jeune, tu as été particulièrement sage et brillant cette année. En récompense, accepte ce téléphone portable.
Faut-il payer les élèves pour qu'ils aillent à l'école ? Le système que je viens de décrire existe déjà en Grande-Bretagne pour les adolescents de familles pauvres. Il va être testé en France à partir de lundi.
Le Parisien-Aujourd'hui donne les détails. 2000 € pour deux classes de lycées professionnels : c'est la cagnotte de départ dans trois établissements de l'académie de Créteil. Et comme à la Bourse, on fait la culbute : 2000 € de plus tous les deux mois si les élèves sont assidus. Ajoutez à cela une "note de vie et de classe", attribuée par le prof principal. Le jackpot, à la fin de l'année, peut s'élever à 10000 €.
L'objectif principal, c'est donc de lutter contre l'absentéisme. Il touche plus de 8% des collégiens et lycéens. Alors Jean-Michel Blanquer, le recteur de l'académie de Créteil, a décidé de mettre les pieds dans le plat. "Nous voulons responsabiliser les jeunes, passer avec eux un contrat moral. Ce n'est pas de l'individualisme consumériste, c'est une mesure collective. C'est la présence de tous qui contribue au succès".
Autre précision importante, l'argent devra être utilisé pour des projets précis : les leçons du Code de la route ou un voyage de classe... Le spécialiste de l'éducation Philippe Meirieu apporte la contradiction au recteur : "Payer pour obliger les élèves à aller en cours, c'est exonérer l'école de son travail d'intéresser les élèves. Cela devient de l'éducation bancaire. Les enfants sont capables de défis. Au judo, par exemple, accéder à la ceinture noire, c'est un défi symbolique. A l'école, ça doit être pareil".
"Oui" ou "non" : référendum sur le Traité de Lisbonne aujourd'hui en Irlande...
Pour La Croix, Nathalie Lacube s'est promenée dans Henry Street et O'Connell Street. Ce sont les deux rues commerçantes de Limerick, la ville irlandaise la plus touchée par la crise.
Les magasins de jouets en briques rouges ?Fermés.
La pharmacie Fergusons, à proximité ? Pareil.
Le restaurant indien Mayur Tandoori, dans le quartier ? Pas mieux.
C'est un business center où l'on ne fait plus d'affaires que la journaliste a visité. Rideaux de fer baissés, affiches "A louer" ou "A vendre", plantes vertes desséchées dans les devantures : 25% des commerces de Limerick, troisième ville du pays, sont vides.
Quand on pense qu'il y a seulement deux ans, l'Irlande, c'était le plein emploi...
La crise : voilà ce qui a changé depuis l'an dernier. Voilà ce qui pourrait faire basculer le vote en faveur du "oui". L'Europe, l'an dernier, c'était les bureaucrates qui empêchaient de faire du business. Cette année, c'est un matelas de sécurité.
Le "oui" favori donc... Mais attention : c'était le cas aussi l'an dernier. "Attention à la sociale", avertit L'Humanité. La crise, c'est aussi la politique d'austérité du gouvernement irlandais, massivement rejetée.
Et puis il y a un argument irréfutable, relevé notamment par Politis cette semaine : "on refait voter un peuple sur un texte 100% identique à celui de l'an dernier. C'est une entorse à la démocratie. Nous avons déjà dit 'non' : pourquoi nous le redemander ?".
Et puis, Bruno, vous êtes en mesure de nous annoncer que le déficit de la Sécu, c'est bientôt fini...
Oui, j'ai au moins sept idées pour sauver la Sécu. Je les ai trouvées dans l'hebdomadaire La Vie, qui demande cette semaine à des spécialistes de la santé de proposer leurs solutions.
Première idée : payer les médecins autrement. C'est l'idée d'une rémunération au forfait. Elle est défendue par le président du syndicat de généralistes MG-France. Explication... "Le généraliste a deux rôles. Il prend en charge les affections (une grippe, un traumatisme). Là, vous réglez la consultation : normal. Son second rôle, c'est de coordonner les soins : là, le paiement forfaitaire aurait du sens. Ce serait une réorganisation plus rationnelle du parcours de soins".
Deuxième idée : c'est celle du prof de santé à Sciences-Po, Didier Tabuteau. "On pourrait déléguer certains actes médicaux. On le fait déjà un peu, d'ailleurs. Pas besoin d'un médecin pour prendre la tension : un infirmier peut le faire. Or, de l'un à l'autre, le tarif peut être diminué par trois. Cela impliquerait de mettre en place des équipes pluridisciplinaires, autour d'un secrétariat commun".
Je vous donne en vrac les autres pistes :
- créer une deuxième journée de solidarité ;
- utiliser 2% des recettes du Loto et du PMU ;
- rembourser les patients en fonction de leurs revenus ;
- et puis l'idée de Philippe Séguin, le président de la Cour des Comptes, fidèle à sa caricature de sado-maso dans "Les Guignols de l'info" : il faut augmenter les prélèvements sociaux, même si c'est impopulaire.
Est-ce que ces solutions vous inspirent, Monsieur le ministre ?
(...)
Autre question, après lecture du Parisien ce matin : la liste des 3000 évadés fiscaux en Suisse, dont vous avez dévoilé l'existence fin août, est-elle légale ? Un avocat, Maître Delsol, a saisi la Commission Informatique et Libertés. Est-ce qu'une autorisation préalable a été demandée à la CNIL avant de constituer le fichier ?
D'autres informations glanées dans la presse...
Avec la Sécu, nous étions à la rubrique "santé". Restons-y. La dernière recommandation pour lutter contre la grippe A : pas plus d'un visiteur dans les maternités, de préférence le papa... recommandation du Collège national des gynécologues.
A six mois des élections régionales, les premiers sondages :
- CSA pour La Chaîne Parlementaire, dans Le Parisien ;
- OpinionWay pour LCI, dans Le Figaro.
Dans les deux cas, les Verts menacent le PS. Si le premier tour avait lieu dimanche prochain, intentions de vote à 16% pour les Verts et 19 pour le PS, selon OpinionWay ; intentions de vote pour 17 pour les Verts et 21 pour le PS, selon CSA.
Dans les deux cas, la majorité est à plus de 30%. Mais elle manque de réserves de voix pour le second tour.
Et puis les palais du pouvoir rendent vraiment fou, même les chiens... Les Chirac ont dû se séparer de Sumo, le bichon maltais de l'ancien Président. Depuis qu'il avait quitté l'Elysée, il avait viré acariâtre. Le véto l'avait mis sous antidépresseurs. Puis il y a eu la morsure de trop, la troisième en quelques mois. C'est Bernadette Chirac qui raconte au Parisien. Elle a joué les McGiver dans cette histoire.
"C'était après le dîner. J'étais en train de lire dans une pièce. Sumo était couché par terre. Mon mari est arrivé, et il a sauté. Et ça saute très haut, un bichon : il l'a mordu à l'estomac. J'ai eu très peur parce qu'il y a eu du sang. Heureusement, comme je venais de le sortir, il avait sa laisse, sur laquelle j'ai mis le pied. Je l'ai enfermé dans la pièce à côté".
Sumo est aujourd'hui en pension chez des amis des Chirac, qui ont une ferme en Seine-et-Marne. Il pourra courir dans la nature pour oublier l'Elysée.
Allez, c'est vendredi... Encore un sujet sans cravate : détente...
Des nouvelles de la tribu bobo, dans Le Point et Elle...
Le Point publie les bonnes feuilles d'un "Dictionnaire du look". Il y a tous les archétypes : c'est désopilant.
Voici donc le bobo qui agace un peu tout le monde, mais qui est le sociotype le plus répandu, selon les auteurs du dictionnaire. Barbe de trois jours et salaire de cadre, coeur à gauche et porte-monnaie à droite. Le bobo ne doit surtout pas être trop peigné. Il porte une chemise Paul Smith soigneusement débraillée, sous un pull en cachemire. Autre accessoire du bobo : l'écharpe pour porter son nouveau-né contre lui.
On en vient à Elle, qui donne la parole au philosophe Pascal Bruckner, qui publie "Le Paradoxe amoureux", sur la façon dont on s'aime aujourd'hui. Et dans l'hebdomadaire féminin, il parle notamment du papa bobo : papa modèle. "Il joue, il parle, il échange quotidiennement avec ses enfants. La masculinité n'est plus cantonnée à la compétition, voire à la violence. Mais ça peut mal tourner : les femmes reprochent parfois aux hommes d'être devenus des nurses".
Alors est-il bien raisonnable de changer les couches avec un pull cachemire ? Voilà un sujet de débat pour le week-end. En fond sonore, vous pouvez mettre un vieux tube d'Alain Souchon : "Allo maman bobo"...
Bon week-end...