(dépêche)
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Le poste de chef de la diplomatie de l'UE convoité en France
| Réagir05.10.2009, 14h35
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La France laisse percer un intérêt pour le poste à pourvoir de chef de la diplomatie de l'Union européenne mais un éventuel succès dépendra de l'approbation d'alliés européens clés et du grand
marchandage en cours sur plusieurs fonctions.
A peine le traité de Lisbonne approuvé par l'Irlande, le gouvernement français a évoqué les premiers noms.
"Il y a Michel Barnier, il y a Hubert Védrine", a fait valoir dimanche le secrétaire d'Etat français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche. Lundi, il a précisé que Paris avait une "vision
très ambitieuse de ce job".
Ex-ministre socialiste des Affaires étrangères de 1997 à 2002, Hubert Védrine, 62 ans, serait "très intéressé", selon Pierre Lellouche, qui s'exprimait sur Radio France Internationale (RFI) et la
chaîne TV5 Monde.
Michel Barnier, 58 ans, chef de la diplomatie française en 2004-2005, relève de la majorité présidentielle et son nom était plutôt évoqué jusqu'à présent pour devenir commissaire européen chargé
du marché intérieur.
"La France ne fait pas de ce poste de diplomate en chef une priorité, elle vise un autre poste", minimise-t-on dans l'entourage du président Nicolas Sarkozy, sans préciser l'objectif en ligne de
mire.
Pierre Lellouche n'a pas cité le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, homme de gauche, 70 ans le 1er novembre, qui vient de laisser poindre son intérêt. "C'est un poste
intéressant, très intéressant", a-t-il dit lors de l'émission "Grand Jury RTL-LCI-Le Figaro". Il a parlé d'un "poste magnifique" et "passionnant", sans confirmer une éventuelle candidature.
Après les fonctions de président du Parlement européen, échue à un Polonais, et de la Commission européenne, réattribuée à un Portugais, les deux plus importantes fonctions encore à pourvoir -
président de l'UE et chef de la diplomatie - "se décideront à l'unanimité", rappelle Jean-Dominique Giuliani de la Fondation Robert Schuman, un centre de recherches sur l'Europe.
Avant de se "précipiter", il faut un accord avec "les Allemands, les Britanniques", met-il en garde, en soulignant l'importance d'un candidat "euro-compatible, consensuel et ayant une vision
partagée" par d'autres.
"Dans le grand marchandage qui s'ouvre, de très nombreux paramètres sont à prendre en compte", nationalité, étiquette politique, compétences, nombre de langues parlées et profil que l'UE veut
donner aux postes, précise cet expert. "Ce sera bouclé mi-décembre", estime-t-il.
Le traité de Lisbonne prévoit, pour succéder à l'Espagnol Javier Solana, un "Haut représentant de l'UE pour la politique étrangère et la sécurité" qui sera aussi "vice-président de la Commission
européenne". Ses pouvoirs seront renforcés et il pourra s'appuyer sur un service diplomatique européen.
Pour Bernard Kouchner, la nouvelle formule permettra aux 27 pays de l'UE "d'avoir enfin une expression politique" et de "jouer enfin un rôle au Moyen-Orient, en Iran, en Afghanistan égal à celui
des Etats-Unis". Ce sera le moyen de dire qu'on "ne va pas toujours se contenter de payer" et que "nous voulons participer au processus politique", a-t-il fait valoir.
Dans le passé, Nicolas Sarkozy a déjà soutenu un socialiste, Dominique Strauss-Kahn, pour diriger le Fonds monétaire international (FMI). Des Français sont aussi à la tête de l'Organisation
mondiale du commerce (le socialiste Pascal Lamy), et de la Banque centrale européenne (Jean-Claude Trichet).
Outre un rôle renforcé pour la diplomatie européenne, le traité de Lisbonne prévoit un nouveau poste de président permanent du Conseil européen. Les noms de l'ancien Premier ministre britannique
Tony Blair et du Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, sont les plus cités pour cette fonction.