L’autre jour, j’étais en train de faire un point à WALP avec notre star de directeur de clientèle people : l’icône über fuckable qui rallonge ses fins de mois grâce à un de nos meilleurs clients, mais je n’ai pas le droit de citer son nom pour des raisons de confidentialité et puis il ne veut pas écrire sur ce blog. T’façons il entrave que l’anglais…
Donc le gringalet qui comble ses découverts ((La Toscane et les poteaux, ça coûte un bras) grâce à nous, déjeunait sur le dos de la bête en ma compagnie. Je lui servais la soupe habituelle. Dans la pub, on est plutôt lèche-cul de nature. « Tout le monde est fooooormidable, chéri tu es splendide, c’est vraiment trop hype, tu es un génie, tes chaussures sont divines ». Pourtant ma mission était claire : faire comprendre à notre VRP de luxe que le choix de ses gonzesses tirait l’image de marque de mon client vers les abysses du CAC 40 en octobre 2008…
Pas question de perdre le budget et ce grand con allait me faire péter le client s’il continuait. Alors, je ne me suis pas démontée et je lui ai dit :
- »Georges, faut voir les choses en face, tu crains du boudin »
- »What ? »
- »You are afraid of some sausage »
La tête qu’il fait, ma parole. C’est dans ces moments-là, qu’il faudrait le filmer le gaillard, la ménagère de moins de 50 ans, elle fantasmerait moins, c’est moi qui vous le dis.
- »Georges. Faut que t’arrêtes les serveuses, et les mannequinos. C’est hyper cheap. Et accessoirement mon vieux, c’est le client qui aligne pour ta bande de parasites. Alors, va falloir me faire dans le classieux, si tu vois ce que je veux dire. Parce que la pétasse à nichons de pelleteuse, c’est l’overdose, là. Si on te voit encore avec une grognasse différente, moi, je réponds de rien, ça va tourner à bitchspotting, ta vie. C’est pas compliqué, une de plus et je m’en vais la disperser. On va la retrouver éparpillée, par petits bouts façon puzzle. »
- »What did you say ? »
(Je lui claquerai le beignet quand il dit ça, ya rien à faire son côté smart me rend mauvaise)
- »They’re going to find her scattered, in small pieces, in a kind of way of puzzle »
Je crois qu’il panique.
- »Do not panic. C’est une plaisanterie, un joke » (Quoique…) « Mais Georges, t’es un mec raisonnable. Pas un illuminé, hein ? Parce que les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît…. Bon, ok, t’es un chouia crétin des Alpes sur les bords, you know, moron of the Alps, et dans le genre sommet, tu t’es quand même tapé Baltringue pendant DES ANNEES, hein ?! »
- »Who ? »
- »Balimachin, chais plus j’ai pas retenu, je suis atteinte du Costes -Alzheimer. Bref, tu sais où est ton intêret chouchou ? »
Non, en fait, il suit pas. Il entrave que dalle. Faut que je sois plus visuelle probablement.
- »You remember Grace Kelly ? »
Ha ben vlà qu’il comprend.
- »Ben voilà, tu me fais le remake du rocher mais en Toscane, tu saisis ? En même temps pendant que j’te parle, t’sais qu’en vieillissant, t’as un petit coté Rainier de Monaco ?… Ouais, il était moche, on est d’accord, mais il avait un certain style avec sa coupe de cheveux en forme de cube, non, tu trouves pas ? Tu veux pas essayer ? … Nan, j’déconne »
(Si les cons étaient en orbite, c’est simple il arrêterait pas de tourner, c’est effrayant)
- »Bon, bref, tu me trouves une blonde insipide, tu nous la joues conte de fée pendant un petit moment question qu’on varie les plaisirs en matière de presse, ok ? La ménagère de moins de 50 ans, the desperate housewives under 50, faut la faire rêver, tu vois ? On tourne une pub en conséquence avec elle, buzz énorme, et si ça fonctionne comme je le pense, ben peut-être que t’auras une belle augmentation et nous aussi, ça te parle, ça mon gars ? »
C’est marrant comme les ricains, ça comprend le français quand on parle pognon. Il est fou d’enthousiasme, le cowboy !
- »La Fouine, u’re so smart ! Walp is the best agency ! »
- »Ouais… C’est ça Georgie… En même temps, j’ai envie de te dire… Walp Else ? »
- »What ? »
- »Non.. Rien, laisse tomber »