Extrait d'une nouvelle de Poul Anderson publiée en 1977.
[Le protagoniste, très pressé, prend dans un taxi]
Quand il arriva, je sautai dans la bulle et dis : - A Berkeley !
Il était inutile de dire au pilote de se presser. Je ne pouvais rien faire d'autre que de rester assis et enrager en silence. Savoir qu'il suivait les câbles plus vite et plus sûrement qu'aucun chauffeur humain était une piètre consolation. Un homme, au mois, j'aurais pu le rudoyer.
[...]
Quand le taxi s'engouffra dans la descente du tunnel de la baie, je pris l'annuaire de la ville sur la tablette près du téléphone et le feuilletai. l'adresse que je cherchais... voilà, ici.
- 2878, Buena Vista, dis-je au pilote.
[...]
C'était une rue ancienne, étroite et auguste. Il fallut ralentir, cependant que je grognas dans mon coin.
- 2878, Buena Vista. L'enregistrement répercutait ma voix.
Ma monnaie dégringola en tintant. Je la ramassai et remis une pièce.
- Continuez, dis-je. Vous me déposerez après le prochain tournant.
J'entendis un déclic. Le pilote avait mal compris. Il se déchargea de l'enregistrement sur un dispacher humain de l'autre coté de la Baie, reçut ses ordres codés et obéit.
Nous vivrons les temps d'avant le talion, Poul Anderson.
Ce passage n'est pas directement lié à l'intrigue de la nouvelle mais il m'a semblé intéressant en particulier pour l'idée de l'IA qui transmet les tâches trop complexes à un humain qui répond en code. Je ne sais pas dans quelle mesure cette idée est/sera réellement utilisée en pratique. Une version actuelle très basique est celle des hotlines qui rappellent à l'appelant les tests de bases à effectuer sur le matériel avant de ne passer un humain si cela est encore nécessaire.
Outre l'éventuelle anticipation, cette idée me plaît car au contraire de nombreuses histoire de SF, l'auteur ne se contente pas de penser à une technologie et de supposer qu'elle va fonctionner parfaitement. Ici, il se place à un niveau intermédiaire à la fois difficilement imaginable en 1977 et très réaliste par sa relative modestie.