G20 de Pittsburgh oblige, la crise financière et ses conséquences a fait un retour remarqué dans l’actualité de la semaine. A tort ou à raison, un enjeu, parmi d’autres, a occupé le coeur des préoccupations : la question des bonus accordés par les banques à l’élite de leurs employés. Il faut dire que depuis un an que le ciel est tombé sur la tête de la haute finance mondiale, ses moeurs en terme de rémunération ont été abondamment étudiées, commentées et critiquées.
En cause, l’absence de corrélation entre le produit net bancaire, c’est-à-dire la contribution effective des banques à la richesse mondiale, et le montant des bonus accordés à leurs dirigeants. Il semble que de ce point de vue, le G20 fasse évoluer les choses. Le projet de déclaration commune finale, tel qu’il a “fuité” depuis hier jeudi, semble en effet afficher l’ambition de mettre en place des “normes très détaillées” sur les bonus, pour reprendre l’expression du secrétaire américain au Trésor, Timothy Geithner. Plus concrètement, on s’attend à une limitation des bonus, mais seulement lorsque ceux-ci “menacent un niveau de saine capitalisation”. En gros, uniquement en période de crise. On est assez loin d’un plafonnement des bonus, tel que souhaité par la délégation française qui, du coup, laisse encore planer le doute sur son ralliement à la mesure.
Si la disposition venait néanmoins à être rendue publique, il se passera sans doute un bout de temps avant qu’elle ne soit mise en oeuvre. En effet, de nombreuses banques ont envoyé cette semaine, par voie de communiqué, des signeaux de sortie de crise. C’est le cas notamment de la Société Générale. Sa filiale spécialisée dans les activités de marché a affiché l’ambition d’atteindre une rentabilité de 17 à 20 %.
Il semble bien que les vélléités de régulation du G20 n’inquiètent guère les acteurs financiers. S’il en fallait une preuve : ce midi, dans un contexte morose, les principales valeurs du secteur bancaire étaient reparties à la hausse à la bourse de Paris.