On pourrait croire que c'est le plus grand des hasards, mais ma petite amie travaille actuellement chez Jean-Paul Gaultier. Pour son premier défilé, elle nous partage ses impressions de ce moment fort pour un guest-post.
Samedi soir dernier, j’ai eu l’incroyable chance d’assister au défilé prêt à porter Printemps/Eté de Jean Paul Gaultier.
C’est donc vêtue de ma plus belle robe que je m’y suis rendue, des étoiles plein les yeux, le sourire aux lèvres. Arrivée aux portes de la célèbre maison de couture, c’est une impressionnante foule de curieux et de photographes qui se pressent pour espérer capturer l’image d’une star, une interview ou tout simplement admirer le spectacle inhabituel qui s’offre à eux.
Munie de mon badge, je me présente aux agents de sécurité et reconnais avec soulagement celui à qui je dis bonjour tous les matins et qui me laisse tout de suite passer. Je n’aurais pas cru que ce petit bout de plastique dont l’utilité était jusqu’à présent de me permettre d’accéder à mon bureau pouvait se transformer l’espace d’un instant en un véritable sésame m’ouvrant les portes d’un trésor. C’est mon premier défilé et je me poste sur la coursive qui se situe juste au dessus du podium et de laquelle j’ai une vue imprenable sur le défilé et sur les convives qui ne vont pas tarder à regagner leurs places.
L’excitation est grande et l’impatience me gagne lorsqu’une masse noire, compacte et lumineuse pénètre dans la salle pour photographier l’arrivée des stars, celles que la presse people attend encore plus que la présentation de la nouvelle collection de la saison, portant à bout de bras de lourds objectifs prêts à mitrailler.
C’est Rihanna qui arrive la première et rejoint avec grand peine sa place tout en subissant durant un bon quart d’heure l’assaut des téléobjectifs. Son entrée est suivie de celle de Dita Von Teese, Katie Perry, Catherine Deneuve et Janet Jackson et à chaque fois le même phénomène se reproduit. Moi, du haut de mon petit balcon, munie de mon petit numérique canon, je tente aussi de dérober des images de stars et je jubile comme une vraie gosse.
Une fois le calme revenu, la petite sonnette annonce, comme au théâtre, le début du défilé. Les lumières s’éteignent et la musique retentit, le spectacle commence et le rideau s’ouvre sur un tableau de mannequins, toutes parées de jean, pour débuter la présentation de la collection printemps/été. Les tenues du défilé sont colorées et offrent un savant mélange de matières. En effet, le succès de cette année s’oriente autour de la lingerie et Jean Paul Gaultier revisite son célèbre bustier pointu dans une couleur qu’il a spécialement fait faire pour l’occasion, un beige rosé unique.
Il a également mélangé les genres en présentant ces déshabillés par dessus ou par dessous des tenus militaires confectionnées dans des matières très légères, posées comme des drapés sur les épaules des mannequins. Ces tenues contrastent encore avec les grosses rangers qu’arborent parfois ces dernières.
Le défilé se clôt sous les applaudissements du public et la course de Jean Paul Gaultier traversant le podium tout sourire. Je descends les escaliers alors que ma tête tourne encore et sors du bâtiment pour être accueillie par des photographes et paparazzi qui mitraillent tout le monde dans l’espoir encore de recueillir des images de stars.
Je redescends sur terre et de mon délire cendrillonesque pour rentrer chez moi dans la chaleur d’une belle soirée avec l’impression d’avoir vécu un petit conte de fée.