Le référendum est monté en épingle comme l'expression de la substantifique moelle démocratique, l'essence même de la volonté populaire. C'est pourtant un instrument de folklore destiné à passer à un instant donné par dessus la représentation nationale. On a même récupéré un Prince-Président avec le référendum de 1851 (après ça empire).
Il y a plusieurs façons d'instrumentaliser un référendum pour parvenir à ses fins. On pourrait imaginer demander le rétablissement de la peine de mort quelques jours après qu'un pédophile récidiviste trucide une gamine en s'évadant de prison. On peut demander de dire oui ou non à un volumineux traité constitutionnel que personne ne lira. On peut poser une question-valise comme "le gouvernement veut changer le statut de La Poste pour la privatiser. Êtes-vous d'accord avec ce projet ?" (on peut rajouter encore plein de choses négatives derrière la préposition "pour" afin d'obtenir un meilleur résultat final). Et comme les peuples sont versatiles, on peut reposer la question des fois qu'ils aient changé d'avis (même si le résultat du référendum irlandais m'agrée, la méthode ne me plaît pas).
Quand on parle de référendum ça m'énerve !