Etes vous pour la castration chimique ou la réduction de la dette ?

Publié le 04 octobre 2009 par Soseki

François Bayrou dans « Abus de pouvoir » a dénoncé la méthode de communication sarkozyste : délivrer en flux continu des informations et prises de position clivantes de préférence  pour que le citoyen n’ait pas le temps d’analyser ou critiquer les informations les plus structurantes . La semaine passée a été sur ce point extraordinaire ! L’évènement le plus important était bien évidemment la présentation des projets de loi de finances (PLF)  et de financement de la Sécurité Sociale (PLFSS) . Qui a vraiment fait attention à cette communication gouvernementale ? Peu de monde hormis les experts et la presse économique . Pourtant la France va s’enfoncer en 2010 dans un déficit abyssal : 116 milliards pour le Budget et 30 milliards pour la Sécu . Et encore s’agissant du Budget on peut craindre l’insincérité alors que le déficit 2009 sera de plus de 140 milliards soit plus de la moitié des recettes de l’Etat en cette année de crise, ce ratio étant d’ailleurs le plus affolant ! Et pendant ce temps là on persévère dans le masochisme ou l’inconscience  : suppression de la taxe professionnelle et lancement du grand emprunt … La France va arriver essorée à l’horizon 2011 alors même que la croissance restera modeste …

Mais comme le parler vrai ne fait pas partie du langage gouvernemental (François Fillon avait pourtant déclaré en 2007 qu’il prenait les commandes d’un pays en faillite!) , on détourne l’opinion sur des sujets émotionnels . Ce rôle est donné au porte parole de l’UMP qui se saisit de l’évènement dramatique de l’enlèvement et le viol d’une femme pour demander « la castration chimique  » des délinquants sexuels … Et voilà que chacun tombe dans le panneau (nous compris sans doute) et se sent obligé de  donner son point de vue comme si cette demande – que l’on va vite oublier jusqu’à la prochaine déclaration de Frédéric Lefebvre – exigeait une réponse de l’exécutif ou du législatif  . Cette dictature de l’émotion savamment exploitée par nos gouvernants et relayée par des medias qui ont perdu tout repère de sérieux (la presse écrite faisant  du « 20 heures » sur 5 colonnes..) est un signe supplémentaire de l’affaiblissement de notre démocratie.