Dialogue intérieur

Publié le 04 octobre 2009 par Livmarlene

*****

"-Quel sens a ma vie ?

- Tu te poses la mauvaise question. Ton problème n’est pas le sens de, mais le goût à. As-tu remarqué comme les gens habités par une passion débordent d’énergie pour atteindre leur but ?

- Alors manquer d’énergie, c’est manquer de carburant moral ? Mais à ma connaissance, y’a pas de stations services de ce genre.

- Si ! En toi.

- Arrête, je me sens vidée comme un poulet sous son film plastique, à l’étroit le cul dans sa barquette ! Asséchée comme un citron passé au presse-agrumes. J’en peux plus. Parfois j’ai envie de tout plaquer !

- Pour aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs ? Je crois me rappeler que tu l’as déjà fait, non ? Et pour quel résultat ?

- L’enfer !

- Ton enfer personnel, celui que tu t‘étais patiemment construit pendant des années, croyant qu’il s’agissait d’une solution à tous tes problèmes.

- Ça m’a quand même donné l’occasion de rencontrer des gens biens...

- Ceux qui t’ont empêchée de te détruire totalement ? Ceux-là, tu leur dois une fière chandelle. Mais tu n’as pas toujours eu autant de chance.

- C’est vrai, il y a aussi des vicelards prêts à profiter du malheur des personnes trop naïves pour voir le mal où il se trouve. Mais aujourd’hui, je suis plus forte.

- Tu es surtout plus méfiante. Ton cercle d’amis est si lointain qu’on dirait un point !

- Qu’est-ce que j’y peux s’ils sont tous loin ? Et je me sens pas à l’aise dans les soirées pleines de gens.

- Tu généralises trop. A force d’essayer, tu finirais par trouver des personnes qui te conviennent.

- Alors en attendant, il faudrait que j’accepte de m’em... comme un rat mort parmi des inconnus à qui je ne trouve rien à dire et qui parlent de choses qui m’indiffèrent ?

- Peut-être. Tu ne perdras rien à tenter de bousculer tes habitudes, aussi sûr que tu ne gagneras rien à rester dans ton coin.

- Mais j’essaie !

- Pas assez.

- Je fais ce que je peux. Je suis tellement fatiguée de me planter !

- Alors tu choisis de patauger dans ta mouise plutôt que de risquer de sauter dans une autre.

- Cette mouise au moins, je la connais.

- Et si c’était l’habitude qui te fatiguait ?

- Il y a des choses auxquelles on ne s’habitue jamais !

- Alors change-les.

- Mais qu’est-ce que je dois changer ?

- Ce que tu veux, c’est toi qui commandes.

- J’en sais rien.

- Là tu te trompes. Tu sais très bien ce qui te ferait plaisir. Mais tu ne crois plus que tes désirs puissent se réaliser. Tu n’as plus foi en l’avenir, tu ne crois plus aux surprises. Sans imagination, pas de créativité. Sans créativité, pas de nouveauté. Sans nouveauté, pas de mouvement, autrement dit, pas de vie.

- Quoi, tu me demandes de rêver ?

- Oui. Ou au moins de croire que les choses peuvent changer.

- Comment y croire ?

- Pas comment. Pourquoi.

- Pourquoi y croire ?

- Parce que tu le mérites.

- Et si ce n’était pas le cas ?

- Si quelqu’un d’autre te posait cette question, que répondrais-tu ?

- Que chacun le mérite !

- Tu vois, quand tu veux !"

Ce que je peux être énervante... quand j’ai raison !