La police française est-elle au-dessus des lois...
Au printemps dernier, Amnesty International publiait ainsi un rapport remarqué dénonçant l’impunité des policiers dans notre pays. Avec un constat sans appel « La situation est telle en France que les forces de l’ordre se sentent au-dessus des lois ».
L’association dénonçait notamment le manque de transparence, les homicides illégaux, les passages à tabac, les injures racistes et l’usage abusif de la force par les agents de la force publique sont interdits en toutes circonstances par le droit international.
Or, en France les plaintes pour ce type de violations des droits humains ne sont pas souvent suivies d’enquêtes effectives, et les responsables de ces actes sont rarement traduits en justice, affirme le rapport.
Ainsi, en 2005 et 2006, selon les chiffres de la police des polices, sur 663 et 639 « allégations de faits de violence » commis par des agents de la force publique, seules 96 et 114 sanctions disciplinaires ont été prononcées pour « violences avérées » ; 16 et 8 radiations d’agents concernés ont été ordonnées.
En 2005, Amnesty dénonçait déjà dans son précédent rapport l’impunité des forces de l’ordre, mais l’organisation constate, en 2009, « l’accentuation manifeste d’un phénomène inquiétant : les personnes qui protestent ou tentent d’intervenir lorsqu’elles sont témoins de mauvais traitements infligés par des responsables de l’application des lois sont elles-mêmes accusées d’outrage ou de rébellion envers un représentant de l’autorité. Dans d’autres cas, des personnes qui se sont plaintes d’avoir subi des mauvais traitements sont accusées de diffamation par les agents concernés ».
Les passages à tabac, les injures racistes et l’usage abusif de la force en toute impunité, on commençait, hélas, à s’habituer.
Mais le 23 juin 2007, deux policiers ont volé la vie d’un jeune homme de 14 ans et s’en sortent avec du sursis. « Nelson, adolescent de 14 ans, est fauché par une voiture de police. Il meurt de cet accident. Les deux policiers concernés ont comparu hier, vendredi 25 septembre 2009, devant le tribunal correctionnel pour homicide involontaire par imprudence. Il semble qu’en France, un policier puisse tuer en toute impunité… Marseille, le 23 juin 2007 ».
Cerise sur le gâteau Yohan Bensadoun est aujourd’hui titularisé, déplacé sur Lyon.
Pendant que d’autres sont condamnés, parfois à du ferme, pour soi-disant « outrage », manquer de « respect » à un « représentant des forces de l’ordre ».
Ce n’est pas la première fois, et probablement pas la dernière.