Fils de cordonnier à Buenos Aires, Sigmundo Salvatrio n’aspire qu’à devenir l’un des grands détectives privés rassemblés au sein du Cercle des Douze. Aussi, lorsque l’un d’entre eux, Renato Craig, propose un cours, il s’y précipite dans l’espoir de devenir peut-être son assistant. C’est chose faite lorsque celui-ci, malade, le délègue pour le représenter à Paris à une réunion du Cercle au complet. Pas vraiment au complet puisque l’un d’entre eux, Darbon, meurt avant l'ouverture de la fameuse exposition universselle de 1889, en chutant de la Tour de Monsieur Eiffel. Pour les besoins de l'enquête, Sigmundo devient alors l'assistant de Viktor Arzaki, détective polonais vivant à Paris, le meilleur ami de son maître…
Pablo de Santis ancre avec habileté ce polar dans cette période un peu trouble où le positivisme, le progrès scientifique et technique, angoissent tous ceux qui aiment à cultiver le mystère et les réunions secrètes. Mettant son érudition au service d’un roman policier jouant tant sur le registre des vieux romans populaires que sur celui aux frontières d'un fantastique philosophique hérité de Borges, il nous offre ici une lecture des plus passionnantes.
Vous trouverez aussi du même auteur Le Calligraphe de Voltaire* critiqué dans mes Carnets de SeL.
SANTIS, Pablo de. - Le Cercle des douze / trad. de l’espagnol (Argentine) par René Solis. - Métailié, 2009. - 270 p.. - ISBN 978-2-86424-692-3 : 19 euros.
Policier – exposition universelle – Paris.