Dans le Monde du samedi 3 octobre, cette photo de Raymond Depardon, titrée "Salome et Anita, de l'Etat du Roralma au Brésil, parlent le yanomani".
L'effet de lumière fait pousser des oreilles à la Star Trek aux deux femmes, comme si leur qualité d'extra-terrestres était affirmée. Parce qu'elles parlent une langue qui va disparaître et que nous ne connaissons. Par exemple le xeta est comprsis par deux personnes au monde, dont l'une ne le parle pas.
Cette incommunicabilité orale rejoint-elle celle que Philip Roth signale dans le même journal, en disant que "je pense que, désormais, les gens qui lisent et écrivent sont une survivance, presque des fantômes" ?
Peut-être, mais tant le programme Sorosoro que Philip Roth lui-même témoignent que la perte de nos cultures passées ne s'effectue pas sans bruit, sans dire, et que ce n'est déjà pas si mal.
--> pour la courte citation de Philip Roth, interviewé par Josiane Savygneau, je ne risque pas l'enfer. Pour la photo du journal Le Monde qui montre une photo de Depardon, je suis peut-être / sans doute/possiblement en situation infractionnelle. Je deviens "l'homme qui a vu l'homme qui a vu l'ours".