Donner du temps, de l'argent, de l'attention..... bref, donner, est plutôt bien vu. L'acte est apprécié du receveur bien sûr, mais généralement aussi du donneur. "Moi j'aime donner, plus que recevoir même" j'entends souvent.
Mais je voudrais aller plus loin dans l'acte du don, côté donneur.
Il y a pour moi une différence fondamentale à faire, entre le don spontané et le don demandé.
Pour moi, donner spontanément quelque chose, n'a rien d'extraordinaire. Si l'acte de don est spontané de la part du donneur, c'est qu'il le veut bien, il n'y réfléchit même pas. Donc, ce don, certes positif, ne veut absolument rien dire sur la personnalité du donneur: Tout le monde qui donne spontanément, donne sans y réfléchir, sans avoir subi de "contrainte". Tout le monde aime donner spontanément, c'est évident... pour moi, ce n'est pas ce que j'appelle véritablement "donner".
Maintenant, là où ça devient plus dur de trouver des gens qui donnent, c'est quand on leur demande de donner quelque chose, que spontanément, ils n'ont pas donné. Donc, c'est un don qui leur impose une contrainte quelque part. Parce qu'ils n'avaient pas spontanément envie de donner leur temps à ce moment là, parce qu'ils n'avaient pas prévu de payer à ce moment là, parce que spontanément, ils n'auraient pas fait ce don.
C'est là, dans cette situation du don demandé et non pas spontané, que l'on peut dire si une personne aime vraiment donner ou pas. C'est là que l'on voit la vérité dans l'acte du don.
Le don demandé met une pression sur le donneur. "On me demande quelque chose que spontanément, je n'ai pas donné. Je dois réfléchir parce que cela me pose une contrainte de dire oui. Je n'avais pas prévu de donner ce temps à cette personne, et là, elle me le demande, et elle attend une réponse positive".
Mille exemples quotidiens peuvent illustrer cette réflexion. Entre la mère qui rentre du travail et décide spontanément de lire une histoire à son enfant, où celle qui rentre du travail et qui n'a aucune envie de lire une histoire à son enfant, mais qui le fait parce qu'il le lui a demandé, l'acte de don n'est pas du tout le même. Entre le mari qui décide spontanément de ne pas voir le match de foot pour mettre les Experts à sa femme, et celui qui voulait voir le match de foot mais qui ne le voit pas parce que sa femme lui a demandé de mettre les Experts, l'acte de don n'est pas du tout le même.... etc...
Ce que je veux dire au final, c'est que là où j'accepte de dire oui c'est vrai, telle personne aime donner (ou bien "j'aime donner", c'est quand on a vu qu'en situation de don demandé, elle a donné, et qu'elle a aimé faire ce don demandé.
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