Annonce d’un séminaire de l’École de Paris :
Pour leur mémoire de fin de scolarité au Corps des mines, trois jeunes sont partis en enquête : qu'est-ce donc qu'un patron de PME ? En effet, si la littérature est prolixe sur les PME, le patron de PME est, lui, mal connu. Ayant pu rencontrer de nombreux patrons, ils ont pris conscience des contradictions que ceux-ci doivent surmonter, entre narcissisme et altruisme, proximité avec le personnel et poids des relations sociales, rôles d'homme-orchestre et risque d'incompétence, volonté d'autonomie et dépendances de toutes sortes. Il semble alors que les patrons s'installent à la longue dans une zone de confort, un puits de potentiel, dont il est difficile de sortir. Cela les amène à s'accommoder, contrairement aux patrons allemands, d'une petite taille et d'une faible croissance. Comme Peter Pan, se refusent-ils à grandir pour ne pas perdre les avantages de la petitesse et de la sympathie que cela permet d'attirer ?
Ces trois ingénieurs m’ont fait penser à Arielle Dombasle dans un film de Rohmer : « oh une laitue ! ».
Après les Indiens découverts par Christophe Colomb, les laitues par Arielle Dombasle, maintenant c’est au patron de PME d’avoir le droit d’exister. Car rien ne vit s’il n’a pas été découvert par l’élite de l’élite de notre nation (le Corps des Mines : les dix premiers du classement de sortie de Polytechnique).
Ceux sans qui rien n'est viennent juste de finir leurs études. Près d’un quart de siècle passés avec pour seule compagnie des livres. Leur existence va désormais se passer dans l’administration. C’est probablement pour cela que si la « littérature » ne parle pas du patron de PME, celui-ci n’existe pas. Ce sont les livres qui définissent la réalité. Et c’est pour cela que cette élite intellectuelle, que la conscience du caractère miraculeux de ses dons rend humble, peut juger les petits ridicules d’hommes qui ont passé leur vie à transformer le monde.
Grand souffle d’air frais pour un blog qui ne parle que de changement : fenêtre sur un groupe social qui, mieux que la vénérable société chinoise, s’est maintenu à l’état fossile.