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Mon âme a son secret, ma vie a son mystère, Un amour éternel en un moment conçu.Le mal est sans espoir, aussi j'ai dû le taire,Et celle qui l'a fait n'en a jamais rien su. Hélas! j'aurai passé près d'elle inaperçu, Toujours à ses côtés et pourtant solitaire.Et j'aurai jusqu'au bout fait mon temps sur la terre, N'osant rien demander et n'ayant rien reçu.Pour elle, quoique Dieu l'ait faite douce et tendre,Elle suit son chemin, distraite et sans entendreCe murmure d'amour élevé sur ses pas.A l'austère devoir, pieusement fidèle, Elle dira, lisant ces vers tout remplis d'elle:"Quelle est donc cette femme?" et ne comprendra pas.
Sonnet de Félix Arvers (1806-1850)Au XIXe siècle, ce poème (le seul de l'auteur que l'on connaisse vraiment) était sur toutes les lèvres et tout le monde cherchait à savoir qui était cette femme mystérieuse. Les noms les plus cités étaient celui de la femme de Victor Hugo, Adèle Foucher et celui de Marie Nodier, fille de Charles Nodier, proche des Romantiques, sur le journal de laquelle Arvers écrivit son poème qui fut par ailleurs beaucoup parodié.