Nouvelle lecture que je tiens à vous faire partager le « voyage au bout de la nuit » de Louis-Ferdinand Céline que j’avais lu étudiant et dont, il faut bien le reconnaître, je n’avais aucun souvenir – si ce n’est d’un livre que j’avais à l’époque trouvé un peu trop long.
Je n’ai pas vraiment eu envie ces dernières années de relire Céline tant l’antisémitisme exacerbé et la conduite de cet auteur durant la 2ème guerre mondiale me rebutent. Mais, en même temps, en relisant récemment le bien que Sartre avait pensé de son 1er roman – c’était avant l’attitude de Céline pendant la guerre – j’ai eu envie de me replonger dans cet univers controversé.
J’ai eu du mal à entrer dans ce long livre – plus de 500 pages chez Folio – mais j’ai fini par me passionner par sa condamnation de la guerre, de la colonisation et de l’exploitation des ouvriers à travers les aventures de son héro. Etonnant d’ailleurs ces condamnations quant on sait que Céline défendit des thèses opposées par la suite. Sa conception de l’amour à travers l’histoire tragique de Robinson et Madelon est assez désespérante mais souvent bien réaliste. En tous cas, le dénouement de cet amour est fort et captivant.
Ce livre nous rappelle aussi à quel point la société avait, au début du XIXème siècle, une conception désespérante et scandaleuse de nos frères noirs. Je comprends en lisant certains passages du livre à quel point certains sont si attachés à la repentance…
En conclusion, un livre que j’ai pris plaisir à relire mais qui ne m’a pas réconcilié avec l’auteur. Un auteur trop noir même si sa démonstration de l’absurdité humaine est souvent bien pertinente.