Flash back, plusieurs
siècles en arrière. L’heure des « merveilles » n’est pas encore arrivée, et pourtant… Neil Gaiman, scénariste richement récompensé pour l’ensemble de son œuvre ( Sandman c’est lui…)
plonge dans le grand bain mainstream de la Marvel, pour une réalisation ambitieuse et partiellement réussie, que l’on peut savourer dans le format le plus luxueux de la Panini France, le Deluxe
bien nommé. L’intégralité de la mini série en huit parties dévoile ses secrets. Nous sommes au début du XVII° siècle et l’Europe craint que le jour du jugement dernier soit arrivé, à cause
d’étranges et angoissants phénomènes météorologiques. Le médecin privé de la reine Elisabeth I ( qui n’est autre qu’un certain Stephen Strange, qui verse dans la magie…) soupçonne la jeune
Virginia d’être la cause de toute cette agitation, d’autant plus que la fillette a le pouvoir de changer de forme et de se faire animale sous le coup d’une émotion forte. Pendant ce temps, la
reine craint pour sa vie ( l’inquisition espagnole menace, et le conte Otto von Fatalis intrigue ) puisque son potentiel successeur, Jacques I, n’a guère plus la patience d’attendre le trépas de
la vieille souveraine, protégée par un certain Nicholas Fury… Ajoutons au cast des personnages un groupe d’êtres doués de pouvoirs, réfugiés en Espagne, et qui ne sont autres que les X-men
d’aujourd’hui, un Matthew Murdock au service de Fury et un Peter Parquagh simple messager, qui n’en finit pas de voir l’occasion de se faire mordre par une araignée ( et d’acquérir ainsi des
pouvoirs ? ) repousser à un autre moment. L’aspect graphique est particulièrement soigné et plaisant, confié à Andy Kubert, qui signe des couvertures délicatement ciselées, et un ensemble de
cases constamment traversées par un trait de fond hachuré qui anoblit l’histoire et lui confère un petit coté rétro historique fort agréable. L’ensemble nécessite toutefois une lecture attentive
pour être vraiment apprécié, pour que chacun des détails historiques, et que tous les clins d’œil à l’univers Marvel actuel, puissent trouver sa place logique dans l’échiquier du récit. Présenté
dans un bel écrin, 1602 est le type de lecture idéal pour les amateurs d’univers parallèles, qui souhaite unir leurs envies à une réelle crédibilité narrative. (7,5/10)