Etre bénévole pour une assoce d'adoption, c'est quoi dans notre société ? Pas grand'chose dans le regard des autres, j'ai l'impression. Une occupation que l'on peut placer au rang de scrapbooking, de macramé et de cuissons de brioches pétris à la MAP et cuites au four... "Ca l'occupe, c'est bien".
J'ai pris l'habitude à ce que lors de dîners mondains qu'une vieille connaissance prenne des nouvelles du métier de mon mari, mais jamais du mien. Hé non, pas de salaire = pas un métier. Quelle que soit la charge de travail, quelles que soient les responsabilités, le stress, le bénévolat est juste un hobbie comme un autre...
Pourtant ce "passe-temps" racourcit mes nuits (trop tard lors des veillées de coups de bourre, trop tôt les matins lorsque les indiens se plantent dans le calcul du décalage horaire !!!), mes vacances, et bien sûr mange une grosse part de mon temps perso... Je dois aussi souvent demander aux enfants de se taire, d'interrompre un jeu, car le téléphone a sonné. Et passer de longues heures au téléphone car c'est impossible d'interrompre des parents dans le stress ou la detresse. Avec mes gosses qui boudent à côté, forcément. Contrairement à un travail entre les 4 murs d'un bureau, le bénévolat dans l'adoption ne s'arrête jamais, il y a toujours une urgence, 7 jours sur 7, vacances ou pas car les vacances indiennes ne correspondent pas avec les françaises, et comment remettre à plus tard qqchose dont on sait à quel point l'attente fait souffrir...
Mais pourtant, non, ce type de job n'a aucune reconnaissance sociale. Au contraire, certains comme ma mère n'ont qu'une envie c'est que j'arrête, comme si cela n'était qu'une nuisance pour ma vie et celle de ma famille. D'autres la supportent, et la majorité s'en foutent. Je suis très fière de ce que j'ai réussi à faire, mais pourtant, je n'arrive pas à le partager avec grand'monde. Mais heureusement que j'ai la chance de travailler au sein d'une super équipe, ce qui motive bcp, mais quand je regarde mon entourge, je déchante un peu.
Je ne suis pas bénévole pour les "mercis" ou pour la reconnaissance, mais zut, quand je vois le peu d'importance qu'on peut donner à mon job de bénévole, cela me laisse songeuse...