A Paris, le choix est bien mince pour qui veut voir Pandorum. Il est même unique si vous êtes un inconditionnel de la VO, et c’est l’habituel Publicis, salle d’accueil par excellence des sorties techniques ou semi techniques de films délaissés par distributeurs et exploitants, qui offre de voir le long-métrage. La salle a assurément trouvé un vrai créneau de programmation en récupérant ces films qui sont soit des comédies américaines (récemment I love you, man) soit des films de genre comme celui-ci. Étant donné la qualité des salles du Publicis, ce ne sont pas les amateurs qui vont se plaindre que ce soit ce cinéma qui récupère ces exclusivités sur Paris.
Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si je suis tombé sur un des cinémaniaques les plus reconnaissables de la capitale pour Pandorum. L’ « homme aux sacs plastiques » comme j’ai tendance à l’appeler, que je croise plus souvent à la Cinémathèque ou au Forum des Images, s’est lui aussi intéressé au film de Christian Alvart, cinéaste allemand qui fait ses débuts en langue anglaise ici sans quitter son pays d’origine, grâce à un tournage dans les studios Babelsberg.
Pandorum se déroule au 22ème siècle. La Terre, surpeuplée et polluée, s’est trouvée une planète
Le label « Produit par Paul Anderson » n’est pas le meilleur gage de qualité que l’on puisse apposer à un film. On aurait donc pu craindre le pire (quoi qu’Anderson ait lui-même réalisé une bonne série B spatiale, Event Horizon). Pourtant non, pas de catastrophe à l’horizon dans ce Pandorum. La part de mystère du film est parfaitement entretenue par le propre tâtonnement des personnages à mesure qu’ils découvrent le vaisseau et ce qui s’y passe.
Le réveil suivant leurs deux ans de sommeil les déphasent totalement, les laissant dans le brouillard quant à leur identité, leur présence sur ce vaisseau, et la finalité de leur mission. Cet aspect des choses offre au film un visage semblant dire « Mais il se passe quoi là-dedans, bon sang !? » qui nous met sur un pied d’égalité avec les personnages.
Mais le film est efficace, à la bonne idée d’avoir pour acteurs principaux un jeune bourré de talent (Ben Foster) et un briscard toujours solide (Dennis Quaid), et sait se montrer surprenant dans son dernier acte. Pas de quoi marquer l’histoire de la SF, mais de quoi passer un moment sympa en salle.