Ces trois titres coups de poing laissent, c'est vrai, l'auditeur chancelant, et font sans doute de l'ombre à ceux qui suivent immédiatement : "I Try To Keep My Secret" et son riff d'intro façon Alice Cooper (le groupe) et ses choeurs même réminiscents de merveilles façon Byrds ou Big Star -et donc Teenage Fanclub- , tombe un peu à plat. On pourrait presque en dire autant de "Grown With The Orchid" si ce titre ne rappelait un chouchou de DODB, la comète foudroyée du grand Elliott Smith. Sur ce titre, comme sur tant d'autres où le groupe vocalise, il est parfois ardu de distinguer qui de Christophe ou de Cyril se charge de la partie lead, les voix se mèlant de subtile façon. Ce que l'on peut regretter à l'écoute de "Bargain Counter Dandy", sans doute composée un lundi (?!!) - mais ça n'a aucun rapport avec ce qui suit-, c'est que ce titre, déjà l'un des fleurons de leur répertoire live (avec "Garden..." et "A Brand New Star") souffre sans doute de la comparaison avec son interprétation scénique ; le tempo paraissant comme ralenti. Que les connaisseurs du groupe qui objecteront me jettent alors la première pierre ! Ceci n'enlevant d'ailleurs rien à la qualité du morceau. Mais la chanson qui fait la différence à mes yeux, et représente la vraie valeur ajoutée de Eleven Safety Matches, c'est ce "Many Times" magnifique - je crois savoir que Ju souscrit- qui, petite entorse aux 3' syndicales fait l'effort d'un final qui convoque carillons majestueux, et où les claviers de Cyril, jusque là discrets, reprennent le pouvoir. Pour un groupe qui revendique haut et fort sa dette envers Love, Zombies ou The Left Banke, voila sans doute à la fois le plus bel hommage de fan, et la plus belle pierre d'une discographie dont on attend déjà avec excitation le prochain volume ! En bref : le grand retour du meilleur groupe avignonnais du monde. Des couplets, des refrains, de la power pop comme on l'aime. Ou l'art de faire efficace avec des morceaux de 3' chrono.
Le Myspace
l'incontournable graphisme de Superhomard, site dédié au groupe et à ses avatars
"You Keep Me Hanging On" (Supremes), une des favorites live du groupe