Cette séance ciné tenait à 4 minutes, 4 toutes petites minutes volées à mon emploi du temps professionnel pour attrapper le train d'avant, gagner un petit quart d'heure à Saint Lazare pour fendre la foule du vendredi soir le long du Boulevard Haussmann et rejoindre celui des Capucines pour m'engouffrer, dans ce qui fût par le passé, le Paramount Opéra. Au passage, j'ai noté qu'à Paris on était très vite has been car sur la seule portion de trottoir de l'angle de la Rue du Havre à celle d'Halévy, j'ai noté des nouveautés à venir surveiller d'urgence... A suivre...
Virginie B. avait la semaine dernière dans un billet évoqué la sortie de ce film en salle, regrettant de ne pouvoir aller le voir, BB3 étant tout près de naître... A l'heure où j'écris ce billet, qui sait, peut être... Je lui avais promis un résumé car j'avais très envie d'aller le voir. C'est fait. J'avais lu dans les critiques la prouesse saluée d'avoir fait d'une histoire sans relief et de lieux sans substance, un très bon film à voir. La colonne vertébrale de cette passion somme toute charnelle - soyons honnêtes - repose sur l'interprétation magistrale d' Yvan Attal et de Valéria Bruni-Tedeschi, admirables tous les deux. A tel point du reste, que cette histoire en devient presque un huis clos tant les rôles secondaires s'effacent pour laisser place à la passion brûlante qui déchire Mathieu et Maya.
Mathieu, 40 ans, est architecte. Il est appelé en Province au chevet de sa Maman souffrante et sur le point de décéder. Revenu dans la ville de sa jeunesse, il croise dans la rue celle qui fût son plus grand amour, Maya. Ils se toisent mais ne se parlent pas. C'est elle qui va le rappeler alors qu'il bricole une étagère de fortune dans la cuisine de sa mère. Il ne décline pas l'invitation, bien au contraire. Il va la retrouver dans une masure au fond du trou du cul du monde, où elle vit avec sa fille née d'une première union et de son mari, un looser qui s'assume...J'ai trouvé l'actrice sensationnelle de naturel et de crédibilité dans ce rôle car, on lit bien sur ses traits sans fard et sa dégaine que celle qui fût un canon de beauté est usée par une vie qui ne lui sied pas. Quand à Yvan Attal, dans une autre vie, il a du être architecte car pour en croiser souvent dans mon univers professionnel, il a le look parfait !Ils se retrouvent, ils s'aiment, ils se brûlent, se déchirent... Tous les ingrédients de la passion sont au rendez vous et on est partagé entre rires et émotion.Je ne vais pas tout raconter et surtout pas la fin qui nous laisse un peu sur la faim car on se demande si cette femme qui a l'art de tout bouleverser sur le chemin de Mathieu va encore l'arracher à une vie qu'il a tenté de reconstruire...Bien entendu, pour celui qui a vécu le démon de l'adultère, cette histoire entre deux trains à prendre, ces rendez vous manqués, ces courses poursuite va vous ramener à votre propre histoire et c'est certainement pourquoi, hier soir, dans le train pensive, lorsqu'une amie m'a appelée, je n'ai pas été du tout réceptive. J'ai senti au bout du fil qu'elle était un peu froissée. Tant pis, je la rappelerai...