Seine-Saint-Denis : face à la montée de la violence, les élus sonnent l'alarme
"Nos territoires sont dans une situation permanente de tension exacerbée. Un incident peut vite prendre de grandes proportions", dit à l'AFP Gilles Poux, maire PCF de La Courneuve.
BOBIGNY (AFP) - Multiplication des points de vente de drogue et des zones de non-droit, incendies de voitures dans des quartiers pavillonnaires: face à la montée de la délinquance qui perturbe la vie quotidienne, les élus de Seine-Saint-Denis tirent la sonnette d'alarme.
Pour la première fois, élus locaux de toutes tendances politiques confondues se sont retrouvés autour d'une table vendredi afin d'explorer des solutions pour lutter efficacement contre l'insécurité, mettant de côté les polémiques sur les effectifs de policiers.
"Nos territoires sont dans une situation permanente de tension exacerbée. Un incident peut vite prendre de grandes proportions", dit à l'AFP Gilles Poux, maire PCF de La Courneuve.
"Il y a une très nette radicalisation de la délinquance depuis quelques mois", souscrit Xavier Lemoine, maire UMP de Montfermeil. Dans sa commune, les chiffres sont éloquents: +30% d'actes de délinquance en juillet et en août et "septembre confirme cette tendance", avance l'édile.
Cette recrudescence de la violence "rend la vie de nos citoyens très difficile et rajoute de l'inconfort à un quotidien déjà dur", dénonce Didier Paillard, maire PCF de Saint-Denis, où prospère le trafic de crack. "On assiste désormais à des ventes au grand jour de stupéfiants et les mêmes scènes se répètent dans les villes avoisinantes", se désole l'élu.
En trois mois, trois jeunes sont morts par balle à Saint-Ouen, dont deux la semaine dernière dans ce qui serait un règlement de compte entre trafiquants de drogue, d'après les enquêteurs.
En début de semaine, la police a recensé des rixes entre bandes à Villepinte et Aubervilliers, où des personnes auraient exhibé des armes.
A Sevran, Allée Jan Palach estampillée zone de non-droit par les élus et les policiers, les habitants des tours doivent avoir l'autorisation d'une bande, qui contrôle l'endroit, pour accéder à leur domicile, explique-t-on à la mairie.
Rompant avec le passé, "ils (délinquants) s'en prennent à des cibles inhabituelles comme les associations qui travaillent sur le terrain. Ils agressent des personnes, vandalisent les locaux, les véhicules", raconte M. Lemoine.
A Villepinte-Tremblay, les élus font état d'une vingtaine de voitures brûlées sur les trois derniers mois dans les quartiers pavillonnaires des Mousseaux et de Marie Laurencin. "Ces quartiers étaient souvent épargnés par les actes d'incivilité. Les habitants se plaignent des regroupements de trafiquants", dit Christophe Borgel, 1er adjoint au maire chargé de la sécurité à Villepinte.
S'ils s'accordent sur le diagnostic, les élus locaux divergent sur les causes.
Pour la gauche, les injustices sociales et la crise économique qui s'accompagne d'une forte hausse du taux de chômage chez les jeunes poussent ceux-ci vers "l'argent facile".
A droite, on explique que cette violence résulte du fait que les "caïds" se sentent menacés par les plans de rénovation urbaine, qui mettent à mal "leurs territoires".
Selon l'Observatoire national de la délinquance (OND), les vols avec violences ont augmenté de 14% en Seine-Saint-Denis, en juin, juillet et août 2009, par rapport aux mêmes mois en 2008.
© 2009 AFP
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ah, ah, ah! sacré libé!
quand le camp des bisounours pcf ump confondus commence à prendre peur devant le chaos festif contemporain aprés nous avoir fourgué depuis des lustres des cargos de vivre ensemble, de métissage et de mixité sociale et citoyenne, on peut raisonablement s'arréter deux minutes et rigoler.
pas question bien sur de laisser les lecteurs du dit torchon s'épancher en commentaires! on ne sait jamais, une parcelle de réel et de lucidité (forcément malveillante) pourrait faire irruption au milieu des doux rèves de tolérance de nos élites...
vite une cellule psychologique!