Les Puissances de désir, de connaissance et d’action
Me comblent, quoi que je fasse.
Action, connaissance et désir me comblent également
(Quand) je suis au repos en moi-même. 327
En cet instant même,
J’apparais, sans-second.
Je n’ai aucune apparence séparée.
Ce qui (semble exister) séparément,
A savoir le corps et tout le reste,
Est inséparable de ma Forme (lumineuse)
Car tout cela est manifesté ainsi
Par la Vibration (subtile),
Par la Parole,
Ma Puissance. 328
Mon Grand Seigneur
Est Un, comblé.
Insondable, il est invisible, sans forme.
Le Seigneur de Râma est le Verbe qui anime toute parole.
On peut l’exprimer en disant simplement « je ».
C’est lui que je suis, sans hésitations. 329
L’Eclipse (râhu) partielle
S’empare de la pleine lune
Débordante d’énergies,
Emplie peu à peu d’un océan de nectar.
Il la couvre de son ombre en cet instant très auspicieux,
Et alors ce grand silencieux boit cette (lune) liquéfiée. 330
Celui qui connaît la fusion de la triade de l’objet, du sujet et de la connaissance
Se délectera au moment de l’éclipse du soleil !
Le démon qui dévore le soleil le recouvre entièrement.
Il est le sujet (pareil à) l’espace vide,
Désireux du nectar immortel,
La lune liquéfiée, (symbole)
Du connaissable uni de force au soleil de la connaissance,
(Incarné) par le souffle. 331
Je suis toujours le premier à apparaître.
Je suis l’Apparaître même.
Je n’ai pas besoin de devenir apparent,
(Car) je suis la Lumière elle-même. 332
A chaque instant, je suis apparent.
L’instant apparaît en moi.
J’apparais sans interruption,
(Alors que) l’instant apparaît limité. 333
Râmeshvar Jha, La Liberté de la conscience (Samvit-svâtantryam), Bénarès 2003.