Non cumul des mandats : la vraie fausse solution politique

Publié le 03 octobre 2009 par Stb

 Le non-cumul des mandats des mandats de parlementaire avec un exécutif local a été voté par les militants socialistes comme constituant un futur engagement de principe. Concrètement et à l’échelle de la CUS, cette mesure empêcherait aujourd’hui, par exemple, Roland Ries de continuer à être Maire de Strasbourg ou de défendre les intérêts de la capitale au Sénat. Ailleurs, un sénateur ne pourrait plus être maire, exit Jacques Muller à Wattwiller, idem à droite.

Destinée à combattre le cumul de mandats, cette mesure apparait comme une « fausse bonne solution », voir comme un point de vue assez démagogique et coupé des réalités politiques pratiques.
En effet, le préalable à tout cumul excessif doit être la mise en place d’un statut de l’élu. Si le regard du concitoyen est tourné vers les mandats parlementaires nationaux et européens, il convient de l’informer du fait que beaucoup d’élus locaux ne disposent eux que de « revenus » moyens (conseillers généraux et régionaux) ou modestes ou inexistants (conseillers municipaux).

On rétorquera que l’on n’est pas élu pour un salaire. Certes, mais la franchise oblige aussi à dire que « tout travail mérite salaire » et que l’engagement électif nécessite aujourd’hui une implication quasi professionnelle.

Reste le cas des 36.776 maires. Avec ce total, la France détient le record absolu du nombre de communes en Europe, loin devant l'Allemagne (14000), l'Espagne et l'Italie (8000) et l'Autriche (2300). Sur un total de près de 75000 communes en Europe, la France en regroupe donc près de la moitié. Et si leur implication quotidienne justifie là encore un statut, c’est bien leur nombre qui bloque l’application d’un statut de l’élu local.
Pas étonnant, donc, que pour sécuriser ou optimiser un engagement, le cumul soit une pratique courante. Et s’il doit être limité, il ne doit être empêché dans l’état actuel des choses.

Autre l’aspect statutaire, il peut être compréhensible et nécessaire que les fortes personnalités politiques puissent effectivement faire entendre leur voix au sein des plus hautes assemblées législatives et réglementaires.  Sous peine de voir la rue décrier des élus nationaux coupés des réalités locales.
 

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