“Consultation militante”… la question 4-2 était un vrai piège à cons : Martine Aubry confisque les clefs de Solférino…

Publié le 03 octobre 2009 par Kamizole

Une vraie kleptomane, la «Titine» ! Après nous avoir proprement (?) «volé la victoire» elle nous entourloupe à nouveau – elle ou sa «bande des quatre» - pour, sans le dire expressément, nous chiper la démocratie interne, à savoir la désignation du 1er secrétaire et des secrétaires fédéraux par le suffrage universel des militants.

Honte sur moi qui n’y avais vu que du feu ! Il ne suffisait pas en effet de lire la question «4-2» de la consultation militante d’hier soir : «Donnez-vous mandat au Bureau National pour proposer dans la réforme de nos statuts des règles de démocratie interne permettant d’améliorer l’efficacité de nos Congrès et de choisir nos dirigeants en cohérence avec nos orientations politiques ?»

Pour la démocratie interne, cela se pose là ! Et vous allez rapidement comprendre où le bât blesse. Car encore fallait-il lire ce que j’ appellerais «l’exposé des motifs» s’il s’agissait d’un projet ou d’une proposition de loi… Et là, je peux vous affirmer que ça se corse !… C’est alambiqué à souhait mais ni vu ni connu : je t’embrouille !…

C’est en remplissant le questionnaire à la maison avant d’aller voter que je m’en suis rendue compte… Heureusement, j’avais commencé à répondre sur la mauvaise partie du questionnaire qui était jointe à «l’Hebdo», sinon j’aurais sans doute répondu «OUI» comme une belle bécasse !

J’en ai parlé avec quelques camarades hier soir au moment du vote. Ils étaient d’accord avec mon interprétation. Il faut croire que d’autres étaient du même avis car sur 19 votants, il y eut 9 “oui”, 6 “non” et 4 abstentions… mais Montmorency a toujours été une section rebelle !

Je vous livre le texte du corpus delictis : «Le Congrès de Reims a montré que l’élection au suffrage universel direct du 1er Secrétaire National et des 1ers secrétaires fédéraux pouvait empêcher celui-ci d’être un moment de synthèse – c’est moi qui souligne – de travail et de rassemblement. Sans remettre en cause la proportionnelle, qui est un élément fondamental de l’unité des socialistes permettant le respect de la pluralité d’opinion dans chacune de nos instances, il nous faut réfléchir à une nouvelle organisation de nos Congrès permettant que le choix de nos dirigeants repose sur des choix politiques et sur leur capacité à créer des majorités stables pour pouvoir gérer le parti».

Un vrai morceau d’anthologie à mettre dans les mains de tous les apprentis politiques cyniques et dignes émules de Machiavel ! Qui doit être le résultat d’un subtil mais difficile aggiornamento entre «éléphants», éléphan-teaux et caciques, sans oublier la si magouilleuse et tricheuse «bande des 4»

Elle ne se mouche pas avec le pied, la mère Aubry ! Avant de rentrer dans le vif du sujet – la disparition programmée du vote des militants au suffrage universel, un acquis démocratique que nous devons à Lionel Jospin – qu’il me soit permis de faire remarquer que la principe essentiel de la proportionnelle a été totalement foulé aux pieds par Martine Aubry herself et ses «amis»

En effet, la motion de Ségolène Royal avait obtenu grosso modo 1/3 des suffrages, devant les autres motions, et elle n’a perdu – l’on sait comme ! et c’est peu ragoûtant – l’élection au poste de 1er Secrétaire National que d’un souffle. Or – grande première au Parti Socialiste - elle et ses partisans ont été écartés des instances dirigeantes avant d’être admis, à dose homéopathique sur des strapontins. Foin, alors de cette fameuse proportionnelle !

Le vote en faveur de Ségolène Royal était un choix politique fondé sur un programme, que l’on soit d’accord ou non avec elle. Les petites combines intervenues entre les représentants des autres motions – qui n’avaient rien en commun, sauf la détestation de Ségolène Royal – n’ont visé qu’un seul but : faire obstacle à la désignation de Ségolène Royal.

Mot d’ordre éminemment politique que «TSSR» ! Tout un programme… pour foutre en l’air le P.S. on n’a pas encore trouvé mieux et le Parti ne s’en est toujours pas remis. Le calamiteux Congrès de Reims n’est en rien le fait des militants et de l’élection du 1er Secrétaire National – sans oublier les 1ers secrétaires fédéraux – au scrutin universel direct, simple prétexte pour se débarrasser de cet acquis démocratique dont ce fut la première application. Ce n’est quand même pas nous qui avons truqué les résultats du vote !

Si le Parti Socialiste va aussi mal aujourd’hui – sur le plan interne autant qu’électoral - c’est uniquement le résultat de leur stratégie anti-Ségolène et de toutes les magouilles entre des courants, des personnes et des idées qui n’avaient rien aucun point commun entre elles et ne peuvent en conséquence que tirer à hue et à dia depuis novembre 2008, au gré de leurs intérêts et de leurs ambitions personnelles… Ce n’est nullement la faute des militants qui avaient préféré Ségolène Royal et ce qu’elle proposait dans sa motion : un vrai programme politique.

Nous n’en serions pas là si le choix des militants et leur vote ! avaient été scrupuleusement respectés. Mais comment ne pas remarquer le mépris dans lequel ces dirigeants nous tiennent : le suffrage universel direct serait responsable en dernière analyse si le Parti socialiste est devenu la pétaudière que l’on sait.

Illégitimité du choix des militants… Nos sommes bien entendu trop cons pour apprécier les enjeux politiques ! C’était exactement l’idée qui prévalait pour le «pacte» secret convenu entre DSK et Fabius : ne pas se voir se répéter le «hold-up» de 2006 qui avait vu les militants socialistes préférer investir Ségolène Royal comme candidate à l’élection présidentielle.

Crime de «lèse majesté» commis par la vile populace ignorante à l’encontre de si brillants candidats qui seuls pouvaient prétendre avoir vocation à briguer l’investi-ture du Parti Socialiste en raison de leurs si grandes qualités que nous – pauvres vermisseaux – avons été incapables d’apprécier : de la confiture aux cochons !.

Rien de surprenant au demeurant lorsque l’on connaît le mépris dans lequel tient le petit peuple, par exemple un DSK… Lire à cet égard l’article que lui a consacré Serge Halimi dans le Monde diplomatique : Cendre bourgeoise, flamme prolétarienne, critique (im)perti-nente de l’ouvrage de Dominique Strauss-Kahn, «La cendre et la plume». Edifiant !

Laissons à ces subtils esprits de la Direction Nationale le délicat choix des dirigeants et – demain – celui du candidat à l’élection présidentiel : je subodore que les «primaires» ne seront pas «ouvertes» ou si mal qu’aucun des partenaires de la gauche ne viendra prendre le risque d’y participer.

La «synthèse» qu’ils appellent de leurs vœux serait le retour aux pratiques qui ont fait leurs preuves. Pour le pire ! Atteint en 1990 au Congrès de Rennes, tellement de sinistre mémoire qu’en en suivant les différentes péripéties sur le Monde je fus tellement dégoûtée que cela recula de 5 ans mon adhésion au P.S. !

Les compromis portant moins sur les programmes – le résultat sera un salmigondis destiné à convenir à tout le monde, tel qu’on le retrouvera avec le programme électoral de 2007 – que sur la répartition des postes dont bien évidemment au premier chef celui de 1er Secrétaire National. Tout se jouant dans des tractations de couloir, des réunions de nuit dans les chambres d’hôtel, bien loin des délégués de base.

Formidable régression démocratique à laquelle nous convie Martine Aubry !

Petite marionnette manipulée par ceux qui l’ont portée à ce poste grâce aux tricheries que l’on sait, Martine Aubry est bien incapable de «gérer le parti»… Belle illustration du «seuil d’incompétence» du fameux Principe de Peter… Elle aura beau parler de travail collectif, elle agit en parfaite autocrate. Voulant tout contrôler et n’ayant que gueulantes et soufflantes comme moyen d’expression de son autorité, la «cheftaine» est une «Sarko en jupon». Le degré zéro du charisme et aucun sens du contact direct avec les militant(e)s qu’elle ne risque d’ailleurs guère de rencontrer, bunkérisée à Solferino – deux jours par semaine - quand elle n’est pas à Lille.

Ce n’est sûrement pas l’article du Monde que j’ai lu ce matin qui me fera changer d’avis ! Le titre témoigne à l’envie du peu de cas que fait Martine Aubry du travail d’équipe et de la collégialité : Mme Aubry : “le résultat est sans appel, je lance la rénovation”. «Je» lance. Toute seule ? comme une grande. Il ne lui manquera plus que de commencer ses phrases par «Moi, je»

J’y apprends par ailleurs que des groupes de travail seront mis en place «pour traduire en propositions les résultats de cette consultation dont la totalité du questionnaire a été approuvé»… Je n’ai aucune confiance dans ces cénacles ! Nous devrions être de nouveau consultés en juin 2010 sur ces questions dans le cadre d’une «convention nationale»

Soit. J’espère que cette fois, l’on ne nous balancera pas un texte où nous n’aurions qu’à répondre oui ou non… Le «QCM» comme mode d’expression des militants ! sur fond de «centralisme démocratique» à la mode stalinienne : tout vient d’en haut…

Il faut absolument que cette Convention soit précédée de textes émanant des diverses «tendances», de groupes ou de personnalités, discutés et amendés dans les sections et repris dans des conventions au niveau fédéral. Il n’est pas d’autres modes de fonctionnement dignes de la démocratie interne. Je rappellerais que c’est ce qu’avait initié Lionel Jospin entre 1995 et 1997.

Il nous reste donc 8 mois – presque le temps d’une gestation ! – pour nous opposer énergiquement à ce rapt programmé : la confiscation de la démocratie interne que constituerait la suppression de l’élection du 1er Secrétaire National ainsi que des secrétaires fédéraux au suffrage universel direct des militants.