Sur ce, je la lui laisse cette parole, savourez-la, c’est rare qu’il la prend ici, ce MARSI.
Des Racines oubliées ----- Marc Simard
La petite histoire de la Grande, de celle qui nous bonifie de ces épopées difficiles, est souvent la pierre angulaire devenue indispensable mais oubliée même par le plus savant de tous. Ce que Jacques Mathieu nous permet de redécouvrir dans L’Annedda – L’Arbre de Vie c’est bien une partie perdue d’un magnifique usage sinon tombé dans l’oubli, du moins très certainement trompé par les innombrables versions et revirements du monde ancien.
Les peuples qui nous ont tous précédés en ces terres, les amérindiens, avaient une connaissance particulière des éléments. Ils savaient où puiser un bien-être essentiel en ces lieux qu’ils avaient baptisés et habités. D’eux, les explorateurs ont soutiré quelques franches leçons propres à soigner, voire à guérir les équipages puis les colonisateurs. L’Annedda, d’abord un conifère assurément, fut sans doute, de ces remèdes, le plus miraculeux. Amenées en ce Royaume de France, ses graines y furent plantées puis, malgré sa grandeur et l’attrait que ses rejetons exercèrent sur certains, il fut remisé dans les gloires silencieuses des cabinets de curiosités et des livres doctes.
Les Cahiers du Septentrion nous offrent avec cet ouvrage une enquête. Spécialiste d’histoire de la Nouvelle-France et des mémoires collectives, Jacques Mathieu débusque les allusions, les détails au semblant anodin pour en venir à profiler à travers les écrits des érudits botanistes de l’époque jusqu’à nos jours l’identité claire de l’Annedda et son impact sur notre temps. Un suspens ? Oui. Pour les férus d’histoire des sciences et les amoureux de ce que la nature peut sacrifier de plus beau à l’humanité. L’Annedda – L’Arbre de Vie sera d’abord un livre de chevet puis un aide-mémoire incontournable. Et comme je le clame partout, des suites de cette lecture, je ne cesse désormais d’embrasser les arbres.